Home Santé Retraite : Comment surmonter la dépression post-professionnelle

Retraite : Comment surmonter la dépression post-professionnelle

by charles
Retraite : Comment surmonter la dépression post-professionnelle

La retraite est souvent envisagée comme le moment tant attendu de liberté, de détente et d’épanouissement après des décennies de vie professionnelle. Mais passer du rythme soutenu de la vie active à un quotidien sans horaires ni objectifs peut déstabiliser. Certaines personnes font face à un sentiment de vide qui les conduit parfois au bord de la dépression. Comment expliquer cette réaction paradoxale? Et, surtout, comment y faire face? On fait le point avec Sandrine Paris et Caroline Billiet, psychologues cliniciennes spécialisées dans l’accompagnement des seniors.

Le passage à la retraite, un bouleversement majeur

Le départ à la retraite peut être vécu très différemment d’une personne à l’autre. Certaines personnes y voient un soulagement, tandis que d’autres redoutent la solitude et le sentiment d’inutilité. « Après des années à respecter une certaine routine et à se lever avec un but précis, la retraite peut générer un sentiment de perte de repères et d’identité », explique Sandrine Paris.

Et Caroline Billiet d’ajouter : « Le départ à la retraite est un deuil symbolique, il faut faire le deuil d’une partie de soi, de son statut social et de certaines relations. Cela demande un travail de réajustement pour trouver une nouvelle façon d’être au monde. » Mais faute d’accompagnement, certaines personnes ont du mal à se projeter et sombrent progressivement dans la dépression.

Quel impact psychologique la retraite peut-elle avoir sur une personne âgée ?

Vous l’aurez compris, le passage à la retraite peut avoir un impact plus ou moins important sur la santé mentale d’une personne, en fonction de son vécu, de son environnement, de sa santé et de sa préparation à cette nouvelle étape de vie.

Perte d’identité professionnelle

Pour beaucoup, le travail est bien plus qu’une activité rémunérée. Il façonne l’identité, confère un sentiment d’utilité, et offre un statut social. Passer de « je suis médecin », « je suis enseignant(e) » ou « je suis manager » à « je suis retraité » peut être ressenti comme une perte brutale d’identité, explique Sandrine Paris.

Selon Caroline Billiet, ce phénomène est amplifié par le fait que notre société valorise largement le travail comme pilier central de notre vie d’adulte. « À la retraite, les seniors doivent se redéfinir au-delà de leur passé professionnel, une démarche qui peut se révéler difficile et affecter la perception de soi, surtout si on a centré sa vie et son identité autour de son métier », prévient-elle.

Rupture des liens sociaux

L’activité professionnelle instaure un cadre social et permet d’entretenir des liens quotidiens. Collègues, partenaires, clients… Ces interactions créent un réseau de soutien et d’échanges, même informels, qui contribuent au bien-être. En quittant le monde professionnel, ces relations se distendent, et les contacts sociaux peuvent rapidement se raréfier.

Le passage à la retraite peut aussi induire une forme d’isolement insidieux, surtout si vous n’avez pas entretenu de relations en dehors de votre sphère professionnelle. Or, la solitude risque d’amplifier le sentiment d’inutilité et de fragiliser l’équilibre émotionnel.

Angoisse de liberté et perte de structure

La liberté peut paradoxalement devenir une source de stress. Une journée structurée, avec des horaires fixes et des responsabilités, crée en effet un cadre rassurant. À la retraite, ce rythme quotidien disparaît, laissant place à un vide qui peut être déstabilisant. Chaque journée semble se confondre avec la suivante, sans but précis.

« Ce changement peut générer une certaine anxiété et une perte de motivation susceptible de conduire à la dépression. D’où l’importance de maintenir des activités, de structurer son temps, et de continuer à se fixer des objectifs, même modestes, pour garder un sentiment de progression et de satisfaction personnelle », souligne Caroline Billiet.

Prévention : comment occuper ses journées pour ne pas tomber en dépression après la retraite ?

Plusieurs stratégies permettent d’aborder le passage à la retraite de manière positive, tout en préservant sa santé physique et mentale.

Structurez vos journées

Il peut être tentant de laisser les journées défiler sans programme précis. Cela dit, un emploi du temps, même flexible, aide à garder un rythme de vie structuré, limitant l’ennui et le sentiment d’inutilité. Établir une routine quotidienne qui inclut des heures pour les repas, des moments pour les activités de loisirs, de l’exercice physique et des interactions sociales est absolument indispensable, estime Caroline Billiet. Cela peut prendre la forme d’une routine matinale, par exemple, en réservant un créneau pour faire de l’exercice ou pour la méditation, suivi d’un temps de lecture ou de promenade.

Fixez-vous des objectifs réalistes

Après des années passées à travailler, la retraite peut manquer de défis. Vous fixer des objectifs réalisables et gratifiants est une manière de vous challenger. Ces objectifs peuvent être très variés : apprendre une nouvelle langue, jardiner, prendre des cours de cuisine, ou même organiser un voyage.

Prenez soin de votre corps

La santé physique et la santé mentale sont étroitement liées. Adopter une routine sportive adaptée à vos capacités physiques est primordial pour prévenir les troubles dépressifs. La marche, la natation, le vélo ou le yoga sont d’excellentes options pour garder la forme et libérer des endorphines, les hormones du bien-être. Par ailleurs, l’exercice physique améliore le sommeil et réduit le stress, deux facteurs essentiels pour une bonne santé mentale.

#psychologie| #retraite| #seniors| #santé mentale

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés