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Le parti AfD (Alternative für Deutschland) annonce un projet de réorganisation de sa jeunesse, la Junge Alternative (JA). Cette décision a été prise par le conseil du parti. Alors que la JA était jusqu’à présent indépendante de l’AfD, un changement de cette dynamique est à l’étude. Voici les réponses aux questions clés à ce sujet.
Quel rôle joue la JA pour l’AfD ?
Michael Stübgen, homme politique du CDU et ancien ministre de l’Intérieur de Brandebourg, décrit la Junge Alternative comme la « troupe d’action, idéologique et logistique » de l’AfD. Cette évaluation fait suite aux conclusions du service de renseignement intérieur du Brandebourg qui a classé la JA comme organisation clairement d’extrême droite. Björn Höcke, chef de l’AfD en Thuringe, a également affirmé que le véritable combat du parti ne se joue pas dans les parlements, mais « dans la rue ». La JA joue un rôle essentiel sur les réseaux sociaux, où elle s’efforce d’attirer un public jeune.
Cependant, la JA n’est pas officiellement rattachée à l’AfD. Elle fonctionne comme une organisation autonome, avec des structures organisationnelles distinctes. La gestion des finances, des orientations politiques, ainsi que l’accueil et l’exclusion de membres échappent au contrôle direct de l’AfD.
Pourquoi l’AfD souhaite-t-elle une nouvelle organisation jeunesse ?
Le principal objectif de l’AfD est d’exercer un contrôle accru sur sa jeunesse. Jusqu’à présent, la Junge Alternative jouissait d’une certaine autonomie ; les membres de la JA n’ont pas l’obligation d’être membres de l’AfD, à l’exception des membres du conseil. Hannes Gnauck, président de la JA, propose un modèle similaire à celui des Jusos au sein du SPD, où chaque membre du parti âgé de moins de 36 ans est automatiquement membre de l’organisation jeunesse. Une telle intégration renforcerait le contrôle de l’AfD, notamment en ce qui concerne les procédures disciplinaires comme les exclusions de membres.
Que dit le service de renseignement intérieur sur la JA ?
Le Bureau fédéral de la protection de la Constitution (BfV) classe la Junge Alternative comme une « tendance extrémiste solidement établie ». Selon le BfV, plusieurs preuves ont été présentées lors de procès, soulignant l’existence d’indications de « tentatives contre l’ordre démocratique libre » au sein de la JA, comme au sein de l’AfD. Ces éléments incluent des discours empreints d’idéologies nationalistes et de hostilité envers les étrangers, ce qui constitue une violation de la dignité humaine. De plus, certaines positions adoptées par la JA sont jugées méprisantes à l’égard de l’ordre démocratique et incompatibles avec le principe démocratique.
Depuis quand les relations entre l’AfD et la JA sont-elles tendues ?
Un conflit existe depuis un certain temps entre la JA et l’AfD, dépassant le cadre habituel des relations entre organisations de jeunesse et leurs partis. Lors de divers congrès, la direction du parti a exprimé son mécontentement face à la jeunesse d’extrême droite, qui entretient des liens avec la Nouvelle Droite. Un membre de haut rang du parti a souligné que la JA avait agi sans contraintes. Le district de Düsseldorf a même ouvertement pris position contre la JA, la qualifiant de menace pour l’ensemble du parti.
Par ailleurs, la récente arrestation de plusieurs présumés terroristes d’extrême droite en Saxe, dont certains membres de la Junge Alternative, a exacerbé les tensions. Ces individus faisaient partie des « Séparatistes de Saxe », un groupe ayant tenté de s’emparer de territoires dans l’Est de l’Allemagne par la force.
Quel futur pour l’AfD et la JA ?
Actuellement, il semble que l’AfD cherche à renforcer ses liens avec la JA. Pour ce faire, une réforme de la Junge Alternative doit être discutée lors du congrès du parti en janvier prochain. Toutefois, cette réforme seule ne suffira pas à redéfinir les relations. Un vote sur la réforme par la JA est prévu pour février.