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Un dernier sursaut avant la fin ? Le chef du gouvernement s’est invité mardi au 20H de TF1 et de France 2, au lendemain du déclenchement du 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, déclenchement qui a été suivi par le dépôt de plusieurs motions de censure.
Réactions de Michel Barnier
Face au scénario de la censure, Michel Barnier a estimé que l’issue n’était pas fatale. « Je pense que c’est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité où, au-delà des différences politiques, des divergences, des contradictions normales dans une démocratie, on se dise qu’il y a un intérêt supérieur », a-t-il déclaré d’emblée.
Concernant les aménagements du budget, le Premier ministre a indiqué qu’« il n’y a pas de marchandage, il y a eu une écoute », « une sorte de négociation ». En revanche, évoquant la cheffe de file du RN, Michel Barnier a estimé que Marine Le Pen « a essayé d’entrer dans une sorte de surenchère ». « J’ai trouvé un accord avec mes équipes sur les médicaments, elle me dit qu’il faut en plus les retraites. Je n’aime pas le chantage », a-t-il ajouté.
Un avenir incertain à Matignon
Michel Barnier, qui écarte la possibilité d’être renommé à Matignon, s’interrogeant même sur le « sens » de ce scénario, indique avoir accepté la fonction « en connaissance de cause », avant d’ajouter, en égratignant au passage la réflexion estivale d’Emmanuel Macron, « j’ai été nommé en septembre, ça aurait été plus tôt ».
Sur le plan économique, le Premier ministre a affirmé que « 18 millions » de Français « verront leur impôt sur le revenu augmenter » si le budget 2025 n’était pas adopté, faute d’indexation du barème sur l’inflation. « L’impact de cette instabilité politique, vous la verrez immédiatement dans les taux d’intérêt », a-t-il indiqué en évoquant cette fois la dette de la France.
Un « cynisme insoutenable » selon Macron
A quelques milliers de kilomètres de Matignon, Emmanuel Macron a affirmé pour sa part qu’il ne pouvait « pas croire » au vote de la censure du gouvernement de Michel Barnier. Depuis Ryad, où il est en visite d’État, le président de la République a dit vouloir faire « confiance à la cohérence des gens », en l’occurrence les députés, à la veille du vote d’une motion de censure par la gauche et l’extrême droite qui peut faire tomber le gouvernement.
Le Rassemblement national serait d’un « cynisme insoutenable » s’il votait la motion déposée par la gauche, « qui insulte ses électeurs », tandis que le Parti socialiste, et notamment l’ex-président François Hollande, feraient preuve d’une « perte de repères complète » en votant la censure, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a en outre balayé les appels à sa démission de la part de ses opposants qui sont, selon lui, de « la politique fiction », assurant qu’il n’avait jamais songé à quitter l’Elysée avant la fin de son mandat en 2027. Il a, enfin, appelé à ne « pas faire peur » en évoquant des risques de crise financière, semblant répondre à son Premier ministre qui agite depuis plusieurs jours le risque de tempête sur les marchés.
Verdict mercredi, à partir de 16h
La conférence des présidents de groupe à l’Assemblée a fixé à mercredi 16 heures l’examen des motions de censure déposées par la gauche et le RN qui, en joignant leurs voix, peuvent réunir autour de 330 suffrages, largement au-delà des 288 requis.
L’adoption d’une telle motion serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l’histoire de la Ve République. Si l’exécutif tombait, la France s’enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin.