Home ActualitéLes rebelles syriens prennent Hama : Vers une solution politique ?

Les rebelles syriens prennent Hama : Vers une solution politique ?

by Sara
France

Une semaine après le début de leur offensive surprise depuis le nord de la Syrie, les rebelles jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham, soutenus par des factions pro-turques, ont conquis Hama, au centre du pays, quelques jours après avoir pris Alep. « Nous félicitons les habitants de Hama pour leur victoire », a déclaré le leader des insurgés, Abu Mohammed al-Jolani, dans un message sur Telegram sous le nom de « commandant Ahmed al-Sharaa », son vrai nom, affirmant qu’il n’y aurait « aucune vengeance ».

La perte de contrôle de l’armée gouvernementale

Après avoir tenté de stopper l’avancée des rebelles par des combats de rue et des frappes aériennes, y compris des bombardements russes, l’armée gouvernementale a reconnu avoir perdu le contrôle de Hama, contraignant ses troupes à « se redistribuer hors de la ville ». Les rebelles ont ensuite atteint la prison de la ville, libérant les détenus, tandis que les habitants se sont plaints d’être isolés, confinés chez eux sans accès à Internet, en attendant des nouvelles sur la situation.

Appels à la paix et tensions géopolitiques

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que « la carnage en Syrie doit cesser », évoquant un « échec collectif » dans un pays déjà frappé par des années de guerre civile et par les violences de l’État islamique. Dans ce contexte, les appels à la paix se multiplient entre les principaux soutiens des différentes parties. L’Iran, aux côtés de la Russie, a réaffirmé son soutien « au gouvernement, au peuple et à l’armée syriens dans leur lutte contre les groupes terroristes », qualifiant leur retour dans la région de « menace sérieuse pour la paix, la sécurité et la stabilité ».

L’intervention de la Turquie et les mises en garde

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a incité Assad à trouver « d’urgence » une « solution politique » au conflit, lors d’un échange avec Guterres. Le ministère de la Défense turc a indiqué que « nos troupes prennent toutes les mesures nécessaires pour maintenir la stabilité dans la région », tout en continuant la coopération avec les forces pro-turques en Syrie. Le leader des rebelles, Jolani, a assuré qu’il n’y aurait « aucune vengeance » pour le massacre de civils de 1982 commandé par Hafez al-Assad, le père de l’actuel président, lors de la répression d’une insurrection des Frères musulmans.

Conséquences régionales et appels à l’éloignement

Jolani a exprimé l’espoir que cette victoire à Hama soit « sans vengeance », tout en annonçant un engagement à « guérir la blessure qui dure depuis 40 ans en Syrie ». Il a également mis en garde l’Iraq de ne pas interférer dans les affaires syriennes. Le leader politique chiite irakien, Moqtada Sadr, a également lancé un appel similaire, demandant à l’Iraq de ne pas s’impliquer dans les événements en cours en Syrie. La prise de Hama ouvre la voie aux jihadistes vers Homs, et potentiellement vers Damas.

Réactions internationales et conséquences humanitaires

La Chine, ayant récemment renforcé ses relations avec la Syrie, a conseillé à ses ressortissants de quitter le pays « le plus rapidement possible » en raison de la détérioration de la situation. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les affrontements entre rebelles et l’armée, ainsi que les bombardements aériens, ont causé la mort de plus de 727 personnes depuis le 27 novembre, dont 111 civils.

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