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Accord Mercosur : Risques pour l’agriculture européenne

by Sara
Accord Mercosur : Risques pour l'agriculture européenne
France

Le débat autour de l’accord Mercosur soulève des inquiétudes majeures concernant l’avenir de l’agriculture européenne. Luigi Scordamaglia, directeur général de Filiera Italia, exprime des préoccupations quant aux risques que cet accord pourrait poser pour les producteurs et les consommateurs en Europe.

Des règles inéquitables

Scordamaglia souligne que l’absence de réciprocité dans les règles pose problème. « La réglementation sud-américaine autorise l’utilisation d’antibiotiques non seulement pour des raisons vétérinaires, mais également pour favoriser la croissance des animaux. Environ 30 % des pesticides qu’ils utilisent ont été interdits en Europe car jugés dangereux. Cela créera une concurrence déloyale », déclare-t-il.

Concurrence déloyale

Il précise que l’utilisation de certains produits dangereux permet aux producteurs sud-américains de réduire le coût de production de la viande, tandis que les producteurs européens doivent se conformer à des normes strictes. « Nous sommes contraints de produire à un coût plus élevé », ajoute-t-il.

Appel à une régulation équitable

« Nous reconnaissons l’importance géopolitique d’un accord avec cette région, mais il doit se faire sur un pied d’égalité », insiste Scordamaglia. Il craint que même si des produits sans substances interdites parviennent en Europe, l’avantage économique pour les producteurs sud-américains persistera, tout comme les risques pour les consommateurs.

Contrôles insuffisants

Les contrôles de la Commission européenne sont jugés insuffisants. « Actuellement, les envois de marchandises en provenance de pays tiers sont principalement contrôlés sur la base de documents, avec très peu d’inspections physiques », explique-t-il. Il souligne également que 90 % des produits sud-américains entrent en Europe par Rotterdam, un port où les contrôles sont jugés inefficaces.

Un accord favorable aux intérêts allemands

Scordamaglia critique également le fait que l’accord semble privilégier les intérêts allemands, notamment en matière automobile. « Il ne faut pas que les agriculteurs européens paient le prix fort pour un accord qui bénéficie essentiellement à des secteurs comme l’automobile », déclare-t-il.

Volume des importations et compensations

Il met en garde contre l’ampleur des importations à venir : « L’accord prévoit l’élimination des droits de douane sur 99 000 tonnes de viande bovine en six ans, ainsi que 180 000 tonnes de volaille et 60 000 tonnes de riz exemptes de droits de douane ». Cependant, il note qu’il n’existe pas de compensations adéquates pour les agriculteurs européens impactés.

Des compensations insuffisantes

Les mesures de compensation proposées ne sont pas à la hauteur des défis posés. « La compensation ne pourra être accordée qu’après coup, lorsque les dommages seront déjà faits, avec seulement un milliard d’euros alloués, soit moins de la moitié des 1,8 milliard promis pour aider les producteurs du Mercosur », déclare-t-il, qualifiant cela de « moquerie ».

Pression sur l’agriculture européenne

Il conclut en soulignant que le manque d’ajustement des ressources de la Politique Agricole Commune (PAC) à l’inflation pour la période 2021-2027 a entraîné une perte de 85 milliards d’euros. Si cette tendance se poursuit, les agriculteurs pourraient subir des pertes allant jusqu’à 166 milliards d’euros pour la période 2028-2034. « Des réponses sur ces chiffres sont nécessaires avant de discuter de la finalisation de l’accord Mercosur », insiste-t-il.

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