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La proposition de Gaza : comité controversé face à la guerre

by Sara
Palestine

La proposition de Gaza : comité controversé face à la guerre

Depuis plusieurs mois, la question du « jour d’après » la guerre à Gaza a pris une place centrale tant au sein des capitales régionales et internationales impliquées dans les efforts de médiation entre Israël et la résistance, qu’au niveau palestinien, entre les différentes factions et personnalités, en particulier entre les deux principaux mouvements : le Fatah et le Hamas.

Le comité de soutien communautaire

Parmi les ramifications de cette question, se trouve la proposition faite par l’Égypte, connue sous le nom de « comité administratif », qui a par la suite été désignée sous le nom de « comité de soutien communautaire ». Selon des sources au sein du Hamas, cette idée aurait été « suggérée » par leur équipe de négociation aux Égyptiens. D’autres sources avancent qu’il s’agit initialement d’une proposition américaine que Le Caire a développée.

Des observateurs affirment que Washington considère cela comme une « opportunité » pour surmonter l’impasse actuelle, suite à l’échec des tentatives de mise en place de structures alternatives pour gouverner Gaza, que ce soit par des leaders tribaux ou des personnalités issues du secteur de la sécurité.

Critiques et préoccupations

Depuis l’annonce de la création de ce comité, il a été confronté à une vague critique. Il semble même que le Hamas lui-même n’est pas convaincu de la viabilité de cette initiative. Les critiques se divisent en deux axes principaux :

  • Premièrement : La formation d’un comité pour Gaza pourrait consacrer la division avec la Cisjordanie, transformant ainsi la « division factionnelle » en un « séparatisme géographique ». Cela pourrait approfondir le schisme qui frappe le système palestinien depuis près de deux décennies.
  • Deuxièmement : Le flou entourant la composition du comité, ses mandats et l’étendue de ses responsabilités. Certains parlent d’un « flou suspect » qui risquerait de réduire la question palestinienne à un ensemble de « services », tandis que d’autres y voient un « flou constructif » permettant à la résistance de manœuvrer.

Questions sans réponses

De nombreuses interrogations demeurent sans réponse, notamment : qui sera en charge de la sécurité à Gaza ? Quel type d’administration le comité mettra-t-il en place ? Comment sera financé le comité ? Les fonds proviendront-ils directement de l’Autorité Palestinienne ou de la communauté internationale ? Quand le comité commencera-t-il son travail, pendant ou après la guerre ? Quelle sera la réaction israélienne ?

Structure et régulation du comité

Il est prévu que ce comité soit composé de 10 à 15 personnalités indépendantes, généralement professionnelles et respectées, et qu’il soit établi par un décret présidentiel. Sa référence administrative sera le gouvernement de Ramallah, tandis que sa base légale reposera sur les lois en vigueur dans les territoires palestiniens.

Il n’y aura pas de rôle politique pour le comité, ni en ce qui concerne Gaza, ni la cause palestinienne en général. Concernant les points de passage, le document égyptien prévoit le retour à la situation existante avant le 7 octobre, conformément à l’accord de 2005 sur les passages et les frontières.

Resistances et débats internes

Les critiques à l’égard de cette initiative viennent de différentes factions, y compris au sein du Fatah et de l’Autorité Palestinienne. Bien que ces critiques soient légitimes, l’indignation est d’autant plus surprenante venant de l’Autorité, qui a longtemps freiné les initiatives de réconciliation.

Le président palestinien aurait pu mettre fin à ce débat en ouvrant les portes de l’OLP à la participation de toutes les parties, sans exclusions. Des appels à former un gouvernement d’unité nationale ont également été ignorés, malgré les soutiens extérieurs.

La dernière ronde de négociations

Lors de la dernière série de discussions au Caire, des éclaircissements ont été apportés sur la proposition, mais plusieurs aspects demeurent flous. Bien que le Hamas ait accepté l’idée, le Fatah a souhaité en référer au président Abbas, sachant que celui-ci ne l’accepterait pas.

Les craintes de l’Autorité concernent notamment la possibilité que le comité éclipse le gouvernement actuel, créant ainsi des tensions sur la gestion des décisions financières et politiques.

Conclusion et avenir incertain

Bien que le comité de soutien communautaire ait été placé dans un état d’incertitude, il pourrait ressurgir si un climat d’optimisme émerge, notamment en cas d’accord pour un cessez-le-feu à Gaza. L’Autorité doit agir rapidement pour ouvrir des voies de participation, sinon toute revendication d’unité perdra son sens.

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