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La violence verbale du président argentin Javier Milei continue de susciter une vive controverse dans le pays. Lors d’une interview diffusée sur la chaîne TN le 20 octobre, Milei a fait une déclaration provocante : *« J’aimerais planter le dernier clou dans le cercueil du kirchnérisme avec Cristina [Fernandez de Kirchner] dedans. »* Cette remarque a choqué, surtout au regard de la tentative d’attentat dont a été victime l’ancienne présidente en octobre 2022.
Un an au pouvoir, rien n’a changé
Malgré les prévisions selon lesquelles l’exercice du pouvoir pourrait le tempérer, un an après son entrée en fonction le 10 décembre 2023, Javier Milei persiste dans son style agressif. En effet, il a été entendu déclarer le 4 décembre : *« Le feu se combat par le feu. »*
Des insultes à la pelle
Milei ne fait pas dans la dentelle. Il a traité l’ancien ministre de la santé, Gines Gonzalez Garcia, de *« méga fils de pute »* le lendemain de sa mort, le 18 octobre. Ses critiques sont désignés comme des *« gauchistes de merde »*, des *« orques »*, tandis que le Congrès est qualifié de *« nid de rats immondes »*. Les insultes homophobes ne sont pas rares dans son discours.
Une rhétorique ciblant les médias
Les journalistes sont également dans le viseur du président. Milei se décrit comme la cible d’*« une campagne négative sans précédent »*. L’Observatoire de la liberté d’expression du Forum de journalisme argentin a rapporté 167 attaques contre la liberté d’expression depuis le début de l’année, dont 29 % imputées à Milei, une hausse significative par rapport aux 117 incidents de l’année précédente.
Une approche polarisante
Pour Joaquin Morales Sola, chroniqueur du journal *La Nacion*, *« Milei n’est pas habitué à la relation entre journalistes et pouvoir. »* Selon lui, il considère que même les journalistes qui reconnaissent certains aspects positifs de sa politique économique sont ses ennemis. *« On est avec lui ou contre lui, à l’instar de Trump ou des Kirchner, »* ajoute-t-il.
Support et rejet de son discours
Cependant, pour ses partisans, ce langage brut est perçu comme un signe d’honnêteté face à une *« caste politicienne »* jugée hypocrite. Comme l’a récemment expliqué l’écrivain et professeur de sciences politiques italien Giuliano da Empoli, *« la première promesse des leaders comme Milei ou Trump est d’humilier la caste, *expliquait récemment dans un entretien à la chaîne de télévision TN. C’est cette promesse qui les a portés au pouvoir, et tous les messages violents allant dans ce sens respectent leur programme. »*