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Des milliers d’employés de Bosch s’inquiètent pour leur avenir alors que les protestations se multiplient dans l’industrie automobile. La situation actuelle soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir des emplois au sein de l’entreprise.
Des inquiétudes croissantes parmi les employés
Traditionnellement, les ingénieurs et développeurs de logiciels ne se sentent pas concernés par les appels à la grève lancés par l’IG Metall. Cependant, cette dynamique évolue, particulièrement dans le secteur automobile. Le comité d’entreprise mobilise désormais des employés de secteurs qui, historiquement, n’ont pas beaucoup interagi avec le syndicat. Cela est particulièrement visible chez Bosch, où les préoccupations liées à l’emploi touchent quasiment tous les domaines d’activité de l’entreprise en Allemagne.
Une garantie d’emploi remise en question
Un ingénieur travaillant chez Bosch depuis 29 ans exprime sa perplexité : « Je ne reconnais plus ma société », déclare-t-il. Autrefois, il existait une garantie d’emploi jusqu’à la retraite, semblable à celle des fonctionnaires, rendant toute grève inacceptable. Aujourd’hui, pour la première fois, il manifeste contre les décisions de la direction, aux côtés d’environ 1000 collègues devant l’usine.
Le motif de cette contestation est clair : 700 postes sont menacés de suppression à Schwieberdingen. De plus, 1300 employés des sites de Leonberg, Weilimdorf et Renningen devraient être transférés vers Schwieberdingen.
Possibilités de fermetures d’usines
Au total, 4500 emplois dans les secteurs du software, hardware et de l’assistance à la conduite sont sur la liste des suppressions, en grande partie dans la région de Stuttgart. « Les fermetures d’usines ne peuvent plus être exclues », avertit Tobias Möhle, président du comité d’entreprise de Schwieberdingen. Il rappelle qu’il y a à peine deux ans et demi, Bosch avait recruté 2500 nouvelles personnes dans le domaine de la recherche et du développement.
De plus, une réduction des heures de travail a été mise en place, signifiant désormais une semaine de 35 heures pour tous, sans exception pour ceux ayant des accords individuels de 38 ou 40 heures. « Ces baisses de salaire, pouvant atteindre 14 %, sont lourdes à porter, surtout pour ceux qui remboursent un prêt immobilier », souligne Möhle.
Réponses de la direction de Bosch
En réponse aux inquiétudes des employés, Stefan Grosch, directeur des ressources humaines de Bosch, a déclaré : « Nous comprenons que nos employés s’inquiètent. Cependant, la situation très difficile nécessite des mesures pour garantir l’avenir de Bosch. » Il assure qu’aucun licenciement économique ne sera effectué dans les sites de mobilité allemands avant la fin de 2027 ou 2029.
Un changement de décor de Schwieberdingen au siège de Bosch à Feuerbach révèle un sentiment similaire, comme le décrit Axel Petruzzelli, président du comité d’entreprise local. « Les employés expriment de plus en plus que parler de la ‘famille Bosch’ n’est plus en phase avec la réalité », explique-t-il.
Une adhésion croissante au syndicat
Petruzzelli souligne qu’on ne se sépare pas de membres de la famille, alors qu’il représente près de 13 000 employés dans les domaines de la production, du développement, de la formation et de l’informatique. Il craint une délocalisation accrue, avec une perte potentielle de 2000 postes à Feuerbach d’ici 2030.
Les chiffres montrent également une tendance inquiétante : « Au cours des derniers mois, nous avons reçu des centaines de nouvelles demandes d’adhésion de la part d’employés de Bosch dans la région », déclare Liane Papaioannou, directrice adjointe de l’IG Metall Stuttgart. Cependant, elle ne peut pas se réjouir de cette augmentation de membres dans un tel contexte de crise.