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Le programme national de rénovation urbaine (NPNRU) continue d’avancer. À fin 2024, deux tiers des 14 milliards d’euros attribués à ce programme ont déjà été engagés, selon l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Cela se produit malgré la faible participation de l’État dans le financement de ce projet ambitieux.
Un budget alloué et des investissements prévisibles
Le NPNRU, lancé en 2014 et prévu pour s’étendre jusqu’en 2030, a pour objectif de transformer 448 quartiers populaires, considérés comme « prioritaires de la politique de la ville » (QPV). L’Anru a souligné que ces 14 milliards d’euros pourraient générer jusqu’à 43 milliards d’euros d’investissements directs, auxquels viendront s’ajouter au moins 13 milliards d’euros d’investissements indirects. Ce programme couvre environ trois millions d’habitants dans 400 communes.
Une carence de l’État
Malgré ces engagements, le bilan du NPNRU est assombri par un manque de financement de l’État. Prévu pour contribuer à hauteur de 1,2 milliard d’euros, l’État n’a pour l’instant versé que 107 millions d’euros, soit à peine 9% de son engagement. La sénatrice Viviane Artigalas a mis en garde contre un potentiel risque de trésorerie déficitaire dès 2026 si cette situation perdure. Dans la première version du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, aucune contribution n’était prévue de la part de l’État, ce qui a soulevé des inquiétudes.
Les quartiers populaires laissés pour compte
Les acteurs de la politique de la ville expriment des préoccupations croissantes concernant les quartiers populaires depuis la nomination du gouvernement de Michel Barnier. Aucun ministère n’a été dédié à la politique de la ville, et lors de son discours de politique générale, le Premier ministre n’a fait aucune mention des 1.580 QPV et de leurs plus de 5,4 millions d’habitants. Cette omission suscite des critiques, notamment de la part de Johanna Rolland, présidente de l’association France urbaine, qui souligne l’importance de ne pas négliger les jeunes de ces quartiers.
Un avenir incertain pour le NPNRU
Les observations de Thomas Kirszbaum, chercheur associé au Ceraps à Lille, mettent en lumière une vision réductrice de la politique de la ville, laquelle se concentre principalement sur la transformation physique des quartiers, laissant de côté les enjeux sociaux. Le sociologue Renaud Epstein note également que l’absence d’un ministère dédié à la politique de la ville reflète une dynamique d’effacement de cette politique au cours des dix dernières années.