Table of Contents
Le Congrès américain a récemment connu un vif débat concernant l’interdiction des soins de transition pour les mineurs dans le cadre d’un projet de loi de défense. Cette mesure, qui pourrait avoir des conséquences majeures pour de nombreuses familles militaires, a été introduite dans le cadre du National Defense Authorization Act (NDAA).
Un projet de loi controversé
Le projet de loi de défense, qui s’élève à 895 milliards d’euros, fixe les politiques de défense pour l’année à venir. Le président de la Chambre, Mike Johnson, a fait pression pour inclure une disposition concernant les soins trans, stipulant que « la thérapie hormonale affirmant le genre, les bloqueurs de puberté et d’autres interventions médicales pour le traitement de la dysphorie de genre pouvant entraîner une stérilisation ne peuvent être fournis à un enfant de moins de 18 ans » dans le cadre du programme de santé militaire Tricare.
Résultats du vote
La Chambre a voté en faveur de ce projet de loi avec un score de 281 à 140, incluant 200 républicains et 81 démocrates pour, tandis que 124 démocrates et 16 républicains s’y sont opposés. Le Sénat doit voter sur le projet la semaine prochaine avant qu’il ne soit envoyé au président Joe Biden, qui devra éventuellement opposer son veto s’il souhaite bloquer cette mesure.
Les préoccupations des familles militaires
De nombreuses familles militaires ayant des enfants transgenres s’inquiètent de l’impact que cette mesure pourrait avoir. Un membre actif de l’armée de l’air, qui a une fille transrecevant des soins, décrit le projet de loi comme un « message ambigu », car il pourrait bénéficier à certaines familles militaires tout en nuisant à d’autres.
Ce membre de l’armée a déclaré : « Si vous voulez garantir que nous restons la force de combat la plus efficace au monde, vous ne devez pas priver nos membres militaires et leurs dépendants des soins nécessaires. »
Impact sur les soins de santé
Les familles envisagent maintenant des solutions alternatives, comme la recherche d’une assurance complémentaire ou le paiement des soins de leur poche. Le coût moyen de l’œstrogène sans assurance peut varier entre 20 et 200 euros par mois, selon la dose et la méthode d’administration.
Une conjointe d’un membre de l’armée a ajouté que cette restriction pourrait mettre certaines familles dans un état de « survie » au lieu d’être prêtes pour la mission.
Une décision difficile pour les militaires
Le membre de l’armée a exprimé que cette restriction influencerait définitivement leur décision de continuer à servir. « J’ai un fort désir de continuer à servir, mais si je perds l’accès aux soins pour ma famille, ma famille doit passer en premier », a-t-il déclaré.
Les implications pour les enfants trans
Il est difficile de déterminer combien de familles seraient touchées par cette restriction. Cependant, des estimations indiquent qu’environ 4 000 mineurs au sein du système de santé militaire pourraient perdre l’accès aux soins. Le représentant Adam Smith a déclaré : « Refuser systématiquement des soins de santé à des personnes qui en ont besoin, simplement à cause d’une notion biaisée contre les personnes transgenres, est inacceptable. »
Une communauté inquiète
Cathy Marcello, directrice adjointe de l’Association militaire moderne d’Amérique, a noté que des centaines de familles soutenues par l’organisation sont inquiètes des restrictions potentielles. Elle a ajouté que l’estimation actuelle est d’environ 10 000 jeunes trans entre 6 et 22 ans ayant des parents militaires.
Marcello a indiqué que 95 % des membres de leur groupe ont modifié leur carrière militaire d’une manière ou d’une autre à cause des lois ciblant les personnes LGBTQ. « Les familles militaires avec des enfants trans servent depuis des décennies, et ce n’a jamais été un problème », a-t-elle conclu.