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Retour des réfugiés syriens au Liban : appel de Najiib Mikati
Le président du gouvernement libanais en exercice, Najiib Mikati, a exhorté les Syriens qui se sont réfugiés dans son pays à retourner chez eux suite à la chute du régime de Bachar al-Assad. Lors d’une conférence politique à Rome samedi dernier, il a souligné que « les conséquences de la guerre syrienne ont fait du Liban le pays accueillant le plus grand nombre de réfugiés par rapport à sa population », notant que « les réfugiés syriens représentent environ un tiers de notre population ».
Pression sur les ressources libanaises
Mikati a ajouté que « la pression est très forte sur nos ressources, ce qui aggrave les problèmes économiques actuels et crée une concurrence acharnée pour les emplois et les services ». Il a également appelé la communauté internationale, en particulier l’Europe, à soutenir le retour des Syriens.
Il a souligné que cela doit se faire « à travers un engagement » dans les efforts de réhabilitation dans « les zones sûres en Syrie ». Selon les autorités libanaises, le pays compte environ 5,8 millions d’habitants, dont près de deux millions sont des Syriens réfugiés.
Débat sur le retour des réfugiés
Depuis la chute du régime syrien, un débat s’est intensifié dans plusieurs pays européens concernant le retour des réfugiés syriens dans leurs pays d’origine. Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a récemment appelé à la patience alors que des millions de réfugiés syriens évaluent leurs possibilités de retour.
Grandi a déclaré dans une déclaration envoyée aux journalistes : « Il y a une grande opportunité pour la Syrie d’aller vers la paix, et pour son peuple de commencer à rentrer chez lui ». Toutefois, il a ajouté que « tant que la situation demeure incertaine, des millions de réfugiés évaluent si le retour est sûr, certains sont impatients, d’autres sont hésitants ».
Réactions en Europe
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a exprimé son refus de renvoyer tout réfugié syrien bien intégré dans le pays. Pendant ce temps, l’Autriche a proposé une somme de mille euros à chaque réfugié syrien désirant retourner en Syrie. Scholz a affirmé que ceux qui sont bien intégrés, parlent allemand et ont un contrat de travail peuvent se sentir en sécurité en Allemagne, ajoutant : « Cela s’applique également aux Syriens… nous ne leur demanderons pas de quitter leurs emplois et de partir ».
Impact sur le marché du travail
La ministre de l’Intérieur allemande, Nancy Faeser, a mis en garde contre les conséquences négatives sur le marché du travail allemand, notamment dans le secteur de la santé, si les réfugiés syriens étaient renvoyés chez eux. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a mentionné qu’il y a plus de 6 000 médecins syriens intégrés en Allemagne, jugés indispensables pour le système de santé allemand.
Situation des réfugiés syriens
Malgré le débat, plusieurs pays de l’Union européenne, y compris l’Allemagne et l’Italie, ont suspendu l’examen des nouvelles demandes d’asile de citoyens syriens, avec plus de 100 000 cas en attente à la fin du mois d’octobre, selon des données officielles.
Actuellement, la Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés rapporte qu’il y a actuellement 6,2 millions de réfugiés syriens, soit près d’un tiers de la population syrienne à l’extérieur de leur pays, avec 76 % d’entre eux dans les pays voisins, notamment 3 millions en Turquie, environ 775 000 au Liban, plus de 600 000 en Jordanie, presque 300 000 en Irak et plus de 150 000 en Égypte.