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Zürich face à la crise du logement : l’appel à l’action politique

by Sara
Suisse

La crise du logement à Zürich suscite une forte réaction politique, alors que la ville est confrontée à des défis croissants en matière de logement abordable. Le récent licenciement des résidents des maisons Sugus a provoqué une onde de choc dans tout le pays et a relancé le débat sur la nécessité de politiques de logement plus progressistes.

Sugus-Häuser : un exemple édifiant

La décision de la propriétaire des trois maisons Sugus, qui a mis fin au bail de ses 250 locataires, a été largement critiquée, même par des organisations habituellement favorables aux propriétaires, comme l’association des propriétaires immobiliers et la conseillère d’État de la FDP zurichoise. Pour la gauche politique, principalement représentée par le Parti socialiste (PS), un changement est impératif.

Un bâtiment de couleur vert clair avec des arbres et une table de ping-pong devant.

Ces licenciements sont perçus comme un symbole de la disparition des logements abordables, illustrant comment les propriétaires cherchent à maximiser leurs profits au détriment des locataires. Florian Utz, coprésident du groupe parlementaire du PS à la ville de Zürich, a déclaré : « Cela ne peut pas continuer ainsi. De nouvelles lois au niveau fédéral et cantonal sont nécessaires pour protéger les locataires contre de tels licenciements. »

Investissements record dans l’immobilier

Face à cette crise, la gauche exige une augmentation des acquisitions immobilières par la ville. Zürich a déjà investi massivement dans l’achat de propriétés, atteignant des sommets inégalés cette année. Plusieurs centaines de millions d’euros ont été dépensés pour acquérir des maisons et des terrains, et un budget de 600 millions d’euros a été alloué pour l’année suivante afin de continuer ces achats.

Cependant, cette stratégie suscite des controverses. Albert Leiser, membre de la FDP et directeur de l’association des propriétaires zurichois, critique cette approche : « Seule la ville peut acheter des biens à prix élevés puis réduire les loyers. Cet argent serait mieux utilisé pour soutenir directement ceux qui ont réellement besoin d’un logement abordable. »

Un objectif de logement communautaire en stagnation

La ville est engagée à atteindre un objectif ambitieux : d’ici 2050, un tiers de tous les logements à Zürich doivent être à vocation communautaire, selon un vote populaire de 2011. Cependant, malgré les investissements records, la proportion de logements communautaires n’a pas augmenté au cours des dernières années. Corine Mauch, la Maire de Zürich, a souligné la nécessité de plus de possibilités d’action, en déclarant : « Nous sommes confrontés à des limites. Les lois fédérales et cantonales nous restreignent. Nous manquons, par exemple, d’un droit de préemption. »

Un appel à l’action au niveau national

Le Syndicat des villes suisses plaide également pour l’introduction d’un droit de préemption, qui pourrait donner aux villes plus de pouvoir dans la lutte contre la crise du logement. Cependant, les discussions au niveau national stagnent. Les villes se tournent donc vers la promotion des acteurs du logement communautaire, tels que les coopératives.

Cette crise du logement n’est pas unique à Zürich ; d’autres villes suisses ressentent également la pression, avec une pénurie croissante de logements abordables. Même si les licenciements comme ceux des maisons Sugus passent moins inaperçus ailleurs, le besoin de logements accessibles se fait ressentir dans toute la Suisse.

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