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Les États-Unis, sous la présidence de Joe Biden, ont intensifié leur production pétrolière. Cette politique, qui pourrait être poursuivie par Donald Trump, transforme le pétrole en un puissant outil géopolitique.
Une stratégie pétrolière américaine
Les spéculations entourant la politique économique des États-Unis sont fréquentes, évoquant des thèmes tels que la guerre commerciale, l’inflation ou la récession. Cependant, il convient de prêter attention à une tendance persistante : l’utilisation stratégique de l’huile. Bien que Biden soit souvent perçu comme un président tourné vers l’écologie, son administration a établi de nouveaux records de production pétrolière. En mars 2023, il a approuvé un projet de forage majeur de la société ConocoPhillips en Alaska, contredisant ainsi ses promesses électorales de mettre fin aux forages.
Trump et la continuité de la politique pétrolière
Donald Trump, sympathisant de l’industrie pétrolière, a annoncé son intention d’augmenter la production dans les années à venir pour faire baisser les prix du pétrole. En exerçant des pressions sur l’Arabie Saoudite, il espère empêcher l’OPEP de réduire sa production, ce qui pourrait affecter les prix. Actuellement, le prix d’un baril se situe autour de 65 euros, alors qu’il était en moyenne de 55 euros durant la première présidence de Trump, avec des fluctuations dramatiques dues à la crise de la COVID-19.
Implications géopolitiques des prix du pétrole
Washington a de bonnes raisons de rechercher un prix du pétrole plus bas, non seulement pour contrer l’inflation et stimuler l’économie, mais aussi comme outil géopolitique. L’histoire a montré que des prix du pétrole élevés peuvent avoir des conséquences graves, comme en témoigne l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique en 1979, lorsque les prix du pétrole étaient à leur maximum. Cette stratégie s’attaque principalement à la Russie, où les efforts de Biden pour réduire les prix ont déjà montré des résultats significatifs, diminuant les revenus des exportations pétrolières russes.
La situation en Iran
Le second objectif des États-Unis est l’Iran. L’histoire récente a montré que la chute des prix du pétrole peut déclencher des troubles internes. En novembre 2019, des manifestations massives ont secoué le pays, en réponse à la décision du régime de rationner le carburant face à la chute des revenus pétroliers. Ces événements ont conduit à des violences, avec de nombreux manifestants tués.
Conséquences environnementales
Cette utilisation stratégique du pétrole a également des répercussions sur les objectifs climatiques. La baisse des prix du pétrole entraîne une augmentation de la consommation, rendant plus difficiles les efforts pour lutter contre le changement climatique. Bien que la responsabilité ne puisse pas être entièrement attribuée aux États-Unis, la consommation de combustibles fossiles continue d’augmenter, principalement en raison de la demande croissante en Chine et en Inde.
Focus sur la Chine et l’Inde
La Chine, qui émet plus de CO2 par habitant que tous les pays européens, et l’Inde, qui augmente rapidement ses propres émissions, sont désormais au cœur des problématiques climatiques mondiales. Avec un pourcentage de 8% des émissions mondiales, l’Inde occupe la troisième place, derrière la Chine (34%) et les États-Unis (12%). La solution aux défis climatiques se trouve donc en Asie, et non en Amérique ou en Europe.