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Le cyclone Chido qui a frappé Mayotte samedi dernier est considéré comme l’un des plus violents à avoir touché l’archipel en 90 ans. Ce phénomène météorologique, selon les prévisionnistes, résulte d’une « trajectoire remarquable » ainsi que de paramètres océanographiques et atmosphériques exceptionnels, soulignant la nécessité d’adapter le département français aux risques accrus liés au réchauffement climatique.
Des dégâts dévastateurs
Des habitations éventrées, des toits arrachés, des routes coupées et des bidonvilles entiers réduits à des amas de tôles. Deux jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte, une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés. Les rafales atteignant plus de 220 km/h ont transformé le département français le plus pauvre en un véritable champ de ruines, où l’eau et la nourriture se font rares, et où le système de santé est complètement à l’arrêt.
Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a déclaré dimanche sur la chaîne publique Mayotte La 1ère : « Je pense qu’il y aura certainement plusieurs centaines, peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers » de morts en raison de la « violence » du cyclone.
Une trajectoire remarquable
La première explication de l’intensité du cyclone Chido est que l’archipel de Mayotte, généralement protégé des tempêtes grâce à sa proximité avec Madagascar, s’est retrouvé directement sur le chemin du cyclone. Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France, note : « Plus que son intensité, c’est sa trajectoire qui a été remarquable. Il a suivi un trajet tout à fait rectiligne, plus au nord que ce que l’on peut observer habituellement, contournant Madagascar et touchant directement Mayotte. »
Mayotte, décrite par Galois comme « un confetti posé sur l’océan Indien », avait une très faible probabilité d’être touchée de plein fouet par l’œil du cyclone. Le dernier épisode similaire remonte à février 1934, il y a 90 ans.
Conditions favorables
Le cyclone Chido a également bénéficié de conditions océaniques et atmosphériques particulièrement favorables. Selon Patrick Galois, un « cisaillement de vent faible » a permis au cyclone « de se structurer et de perdurer ». De plus, des températures de surface des eaux proches de 30 degrés ont favorisé son développement.
Les cyclones se forment lorsque la température de l’eau est élevée, entraînant une évaporation intense et le transfert d’humidité de l’océan vers l’atmosphère, conduisant à la formation de nuages orageux qui, en tournant, forment un cyclone.
Impact du dérèglement climatique
La question se pose : est-ce que le cyclone Chido est un signe direct du dérèglement climatique ? Les scientifiques s’accordent à dire que des températures plus chaudes pourraient augmenter l’intensité des cyclones tropicaux. Toutefois, il semble prématuré d’établir un lien direct entre le cyclone Chido et le changement climatique, bien que les conditions de réchauffement global soient préoccupantes.
La nécessité d’adaptation
Le cyclone Chido met en lumière la vulnérabilité du département français face à des phénomènes météorologiques extrêmes. Magali Reghezza, géographe, souligne que « les îles, par leur nature, sont des territoires vulnérables aux risques cycloniques. À Mayotte, la question n’était pas de savoir s’il y aurait un cyclone, mais plutôt quand ».
Des techniques existent pour réduire les risques, telles que la construction de bâtiments plus résistants et l’amélioration de la circulation de l’air dans les maisons. Des efforts doivent être faits pour renforcer la résilience face à ces événements extrêmes.