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Transport médical en crise : les ambulanciers en détresse

by Sara
Transport médical en crise : les ambulanciers en détresse
France

Le transport médical tire la sonnette d’alarme concernant ses difficultés financières, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) – bien qu’actuellement rejeté – prévoyait d’imposer des économies à ce secteur. Ce mercredi, une rencontre est prévue entre les ambulanciers et l’Assurance maladie.

Des économies jugées insoutenables

La discussion qui s’annonce entre l’Assurance maladie et les ambulanciers est délicate. D’un côté, l’Assurance maladie cherche à réaliser des économies alors que son déficit pourrait dépasser les 18 milliards d’euros en 2024. De l’autre, les ambulanciers expriment leur mécontentement face aux coupes prévues dans le PLFSS. L’objectif initial du gouvernement était de contraindre les taxis et les transporteurs sanitaires à collaborer avec l’Assurance maladie pour réaliser 300 millions d’euros d’économies, sous peine d’une baisse des tarifs.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) initial voulait réaliser 300 millions d'euros d'économies sur le transport sanitaire.

Selon le PLFSS 2025, « les dépenses de transports de patients (ambulances et véhicules sanitaires légers) et de transports en taxis conventionnés ont atteint leur plus haut niveau historique en 2023 avec 6,3 milliards d’euros remboursés par l’Assurance maladie, soit une croissance de +9% en une année. Parallèlement, les dépenses moyennes par trajet ont augmenté pour les ambulances, atteignant 115 euros en 2023 ».

Des solutions à envisager

Le rejet du PLFSS 2025 n’apporte pas de réassurance aux ambulanciers qui rencontrent l’Assurance maladie ce mercredi. La prise en charge des patients dans le cadre des urgences hospitalières est le sujet central de cette discussion. Les ambulanciers affirment être en difficulté financière. Dominique Hunault, président de la Chambre nationale des services d’ambulances (CNSA), souligne un décalage entre la réalité du terrain et celle de l’Assurance maladie.

Il demande une hausse du complément au revenu minimal garanti, actuellement fixé à 64 euros de l’heure, arguant qu’il faudrait 85 euros de l’heure pour rétablir un équilibre. « Actuellement, 70% de nos entreprises dépendent uniquement de ce revenu minimal garanti », explique-t-il, ajoutant qu’ils financent le transport d’urgence grâce aux revenus du transport non urgent.

Les taxis également affectés

Les ambulanciers s’inquiètent également de l’intégration des Transport de personnes à mobilité réduite (TPMR) dans le dispositif de transport sanitaire, prévue dans le PLFSS 2025. Ils estiment que cela ne fera qu’accroître les dépenses de l’Assurance maladie, comme cela a été le cas pour les taxis. Ces derniers, de leur côté, se dirigent aussi vers l’Assurance maladie pour discuter d’une nouvelle convention, ayant obtenu un sursis sur les conditions tarifaires, mais pour combien de temps ?

Bernard Crebassa, président de la Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat), alerte sur les conséquences des mesures envisagées : « Si les conditions tarifaires initialement prévues sont appliquées, d’ici cinq ans, 20% à 30% des entreprises de taxis pour le transport sanitaire disparaîtront, surtout en milieu rural ».

Marie Nidiau

Transport Médical | Ambulanciers | Sécurité Sociale | France

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