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France s’oppose à l’accord entre Mercosur et l’UE
Après des négociations ardues entre la Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen et le groupe de pays du Mercosur, comprenant le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, un communiqué commun a été atteint. La 65e sommet du Mercosur s’est tenue le vendredi 6 décembre 2024 à Montevideo, en Uruguay.
Malgré l’opposition de certains membres de l’Union européenne, la Commission européenne a insisté sur la nécessité de ratifier l’accord de libre-échange avec le Mercosur, dans un contexte de transformations géostratégiques mondiales, notamment la montée de Trump et du parti républicain aux États-Unis, qui menace d’augmenter les droits de douane sur les importations de l’UE, arguant que l’UE est le principal bénéficiaire des accords commerciaux avec les États-Unis.
Contexte des négociations
Les négociations entre les deux parties ont commencé en 1999. Après vingt ans, un accord a été convenu le 28 juin 2019, suivi d’un addendum en 2022 pour clarifier les points supplémentaires obscurs. Les experts des deux parties ont continué à examiner le document sur le plan légal et technique, malgré l’opposition de la France, qui soutient que cette opération causerait des pertes massives à ses secteurs agricoles et animaux.
La Commission européenne, qui a toujours eu une position différente, s’efforce de finaliser ce chemin, avec une augmentation prévue des échanges commerciaux grâce à l’élimination de près de 90% des droits de douane entre le Mercosur et l’Union européenne.
Importance économique de l’accord
La Commission européenne considère que l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur représente une transformation historique, étant le premier accord de cette importance reliant l’UE à un pôle commercial significatif qui représente environ un cinquième de l’économie mondiale. Cet accord devrait générer 50 milliards d’euros en importations et exportations, créant de nouvelles opportunités pour les deux parties.
De plus, il est prévu que cette coopération commerciale augmente le PIB des États membres de l’UE de 15 milliards d’euros et de 11,4 milliards d’euros pour les pays du Mercosur.
Réactions et préoccupations
Les agriculteurs se sont mobilisés contre la signature de l’accord, non seulement en France mais également en Espagne, où des syndicats agricoles ont protesté contre l’impact potentiel des importations en provenance d’Amérique du Sud sur leur activité économique, affirmant que les produits du Mercosur ne respectent pas les normes sanitaires européennes.
Une étude récente de la Commission européenne prévoit une augmentation des importations en provenance du Mercosur vers l’UE, qui pourrait atteindre environ 1,8 milliard d’euros d’ici 2032, en mettant l’accent sur les produits agricoles et la viande.
Défis liés à l’accord
Le processus d’approbation de l’accord nécessite un consensus parmi les parlements des États membres du Mercosur et l’accord des ministres de l’économie au sein du Conseil de l’Union européenne. Même après son entrée en vigueur, une approbation des parlements nationaux des 27 pays membres de l’UE sera nécessaire, ce qui est susceptible d’être compliqué par des crises politiques dans certains pays, comme la France et l’Italie.
Ces facteurs pourraient entraver les étapes légales essentielles pour garantir l’application de cet accord, ce qui nécessiterait 35% des pays de l’UE et 45% de sa population pour être effectif.