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Gertrude Bell : la clé britannique dans le Moyen-Orient

by Sara
Irak, Royaume-Uni

Gertrude Bell : la clé britannique dans le Moyen-Orient

Depuis le XVIe siècle, les Ottomans ont exercé une domination militaire et politique sur une vaste région allant des frontières du Maroc aux limites de l’Iran, incluant le centre de l’Europe jusqu’à la Mer Caspienne et le nord de la Mer Noire. Cependant, au XVIIIe et XIXe siècles, leur influence a progressivement diminué dans ces régions maritimes.

La montée de la Russie dans la région de la Crimée et dans les Balkans, ainsi que les ambitions coloniales françaises en Afrique du Nord, ont aussi contribué à ce déclin. En Égypte, le wali Mohamed Ali Pacha a réussi à obtenir une autonomie pour l’Égypte, mais ce pays a fini par être occupé par les Britanniques en 1882 en raison de l’insolvabilité de son successeur.

Gertrude Bell et son expérience au Moyen-Orient

Pour maîtriser le concept du « Moyen-Orient », terme inventé par les politiciens et les agents de renseignement britanniques à la fin du XIXe siècle, il était crucial de s’appuyer sur des experts, dont l’historienne et archéologue Gertrude Bell. Issue d’une famille aristocratique britannique, elle a étudié l’histoire à l’Université d’Oxford et a rapidement acquis une connaissance approfondie des cultures orientales.

Bell a commencé à explorer la région arabe en visitant Jérusalem en 1899, puis a voyagé en Jordanie, se mêlant aux bédouins et établissant des amitiés avec des chefs locaux. En 1902, elle est revenue pour étudier la langue arabe, publiant en 1908 son livre « Syrie, désert et terres agricoles ». Entre 1902 et 1913, elle a parcouru le Moyen-Orient, documentant ses voyages avec des cartes détaillées sur les tribus et leur mode de vie.

La contribution de Gertrude Bell durant la Première Guerre mondiale

Au début de la Première Guerre mondiale, alors que les tensions montaient, Bell a rédigé un rapport essentiel qui a été transmis aux responsables militaires britanniques. Elle y a analysé la situation politique dans la péninsule arabique et au Levant, manifestant une compréhension profonde des dynamiques régionales. Son rapport a prédit les réactions des gouvernements locaux face à l’invasion ottomane.

Bell a également souligné l’importance stratégique de la Palestine et de l’Irak, en raison de leur proximité avec les champs pétrolifères d’Abadan en Iran. Ses analyses ont été jugées précieuses et ont conduit à son recrutement par le bureau britannique au Caire en 1915.

Son rôle a rapidement évolué, elle a contribué activement à la planification militaire et à la diplomatie, cherchant à convaincre des personnalités arabes clés de soutenir les Britanniques. Bell a notamment négocié avec le chérif Hussein de La Mecque, qui souhaitait établir un État arabe unifié.

Les dernières années et l’héritage de Gertrude Bell

Après la guerre, Bell a continué à jouer un rôle influent en Irak, où elle a conseillé la mise en place d’un gouvernement hachémite. En 1921, elle a été impliquée dans le couronnement du roi Fayçal Ier, promu par les Britanniques comme monarque d’Irak. Ses efforts pour établir des relations amicales avec les tribus locales lui ont valu le respect de nombreuses figures influentes de la région.

Cependant, son engagement dans la politique britannique a pris fin progressivement, et elle a souffert de dépression avant de mourir en 1926. Son héritage demeure celui d’une femme qui a façonné la politique britannique au Moyen-Orient, tout en naviguant dans les complexités des cultures locales.

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