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Violations des droits humains à Gaza : témoignages édifiants
Dans un rapport saisissant publié par le journal israélien « Haaretz » le 18 décembre 2024, des témoignages choquants d’un officier de réserve et de plusieurs soldats israéliens révèlent les pratiques brutales de l’armée d’occupation israélienne dans la bande de Gaza.
Zone de la mort à Netzarim
Selon le rapport, la région de Netzarim était connue comme une « zone de meurtre », où les soldats recevaient l’ordre de tirer sur toute personne s’y aventurant sans distinction, entraînant la mort de centaines de Palestiniens, dont la plupart étaient des civils.
L’officier a précisé que les instructions incluaient également la prise de photos des corps des victimes, indiquant que parmi les 200 corps photographiés, seuls 10 appartenaient au mouvement Hamas, tandis que les autres étaient des civils innocents.
Traitement des corps et principes humanitaires
Le rapport souligne également que les corps des Palestiniens tués étaient laissés sur le terrain sans être collectés, laissant ces restes se décomposer ou être dévorés par des chiens errants, en violation flagrante des principes humanitaires les plus élémentaires et des normes internationales. Ces pratiques illustrent un abandon total des valeurs humaines, transformant l’armée en une « milice armée indépendante » agissant sans ordres clairs ni contrôles légaux.
Appel à la conscience publique
L’officier, qui a servi dans la zone de Netzarim, a affirmé que la récente guerre à Gaza a été marquée par l’absence totale de lois, chaque commandant et soldat agissant à sa guise dans sa zone, entraînant des crimes atroces contre les civils. Il a ajouté : « Les Israéliens doivent savoir ce qui se passe à Gaza, car la vie humaine est devenue sans valeur, et nous, en tant que soldats, portons une part de la responsabilité de cette terreur. »
La dignité humaine, un principe fondamental
La dignité humaine est un principe fondamental du droit international humanitaire et des droits de l’homme, un droit indivisible qui accompagne l’homme durant sa vie et après sa mort. Ce principe repose sur plusieurs textes, y compris l’article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949, qui impose le respect de toutes les personnes ne participant pas aux hostilités, y compris les morts.
Le rapport met en lumière l’importance de ce principe, soulignant que violer la dignité d’un individu après sa mort, que ce soit par la profanation de son corps ou en le laissant sans sépulture appropriée, constitue une violation explicite des normes humaines et du droit international.
Signification et impact du rapport
Ce rapport revêt une importance exceptionnelle car il présente des témoignages internes, émanant de soldats et d’officiers ayant participé aux opérations militaires. Ces déclarations crédibilisent davantage les accusations portées contre l’armée israélienne pour crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.
Il constitue un outil précieux pour documenter les violations systématiques, permettant aux avocats et défenseurs des droits humains de l’utiliser dans la préparation de dossiers juridiques à présenter à la Cour pénale internationale et aux tribunaux nationaux appliquant le principe de la compétence universelle.
Motivations des témoignages militaires
Bien que le système militaire israélien accorde aux soldats un pouvoir de terrain considérable, créant un environnement où ils sont presque « la loi », cela n’élimine pas leurs motivations à témoigner des violations. Ce système de soumission aux ordres militaires sans responsabilité immédiate peut générer un sentiment de remords et de pression psychologique après les opérations, surtout lorsqu’ils prennent conscience des conséquences de leurs actions sur des civils.
De plus, cette large délégation de pouvoir n’exonère pas les soldats de leur responsabilité morale, les incitant à dénoncer les politiques facilitant les crimes dans une tentative de réformer le système ou de se décharger de leurs responsabilités personnelles.
La nécessité d’une intervention de la Cour pénale internationale
Les crimes documentés dans le rapport, y compris le ciblage systématique des civils et le laisser-aller des corps, constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire et tombent sous la compétence de la Cour pénale internationale en vertu du Statut de Rome.
Ces actes représentent des crimes de guerre selon l’article 8 et des crimes contre l’humanité selon l’article 7. Les preuves claires de politiques systématiques visant les civils sont présentées dans le rapport, ce qui justifie une enquête par la Cour.
Rôle des Nations Unies dans l’investigation
Le rapport, qui documente les violations systématiques contre les civils à Gaza, s’aligne avec les mandats des Nations Unies et du Conseil des droits de l’homme en matière de protection des droits humains et de promotion de la responsabilité internationale. En vertu de la Charte des Nations Unies, l’organisation est tenue de protéger les droits fondamentaux et de garantir le respect du droit international humanitaire.
Ce contexte appelle à la création d’une commission d’enquête permanente sur les crimes commis à Gaza, renforçant ainsi la légitimité des actions de l’ONU pour surveiller le respect des lois internationales et garantir justice et responsabilité.
Importance pour les organisations de droits humains
Le rapport de Haaretz représente une valeur importante pour les organisations de droits humains, tant nationales qu’internationales, car il constitue une preuve supplémentaire de l’impunité persistante pour les crimes commis contre les civils palestiniens. Les organisations comme Human Rights Watch et Amnesty International s’appuient sur ces témoignages pour renforcer leurs efforts de documentation des violations israéliennes, mettant en lumière les attaques contre des civils et l’utilisation excessive de la force.
Appel à la communauté internationale
La communauté internationale doit assumer ses responsabilités légales et morales face aux crimes documentés dans le rapport de Haaretz, en adoptant une approche stricte fondée sur les principes de Nuremberg de 1945 qui affirment la responsabilité individuelle pour les crimes internationaux, indépendamment des ordres supérieurs ou des positions officielles.
Il est crucial d’activer le principe de « compétence universelle » pour garantir que les coupables soient traduits en justice devant des tribunaux internationaux ou nationaux. Malgré la clarté de ces principes, les atrocités mises en lumière par le rapport révèlent une grave défaillance dans leur respect et leur mise en œuvre, compromettant ainsi la dignité humaine.