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Avec la signature récente d’un accord commercial entre l’Union Européenne (UE) et Mercosur, composé de pays tels que le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, l’agriculture de Córdoba se retrouve au centre d’une vive controverse. Cet accord vise principalement à réduire les droits de douane pour stimuler les échanges commerciaux, mais il suscite des inquiétudes parmi les agriculteurs cordobais concernant la concurrence déloyale de producteurs sud-américains.
Réactions des agriculteurs de Córdoba
Les organisations agricoles locales, notamment Asaja et COAG, se sont mobilisées contre cet accord. Le président d’Asaja à Córdoba, Fernando Adell, a exprimé des craintes concernant l’impact négatif sur les cultures locales, soulignant que « la majorité des cultures seront affectées par ce pacte ». Il a également noté que ces pays sont de grands producteurs de viande bovine, porcine et de volaille, ainsi que des cultures de blé, de maïs et d’oranges.
Adell a averti que des plantations d’oliviers, notamment en mode de culture superintensive à moindre coût, pourraient également menacer le secteur oléicole en Espagne.
Appel à des clauses de sécurité alimentaire
Face à cette situation, Asaja demande la mise en place de « clauses miroir » pour garantir que les produits importés respectent les normes de sécurité alimentaire et phytosanitaires de l’UE. Adell a déclaré : « En Europe, nous avons des obligations pour protéger l’environnement et la sécurité alimentaire que de nombreux importateurs ne respectent pas. »
Perspectives mitigées
De son côté, Miguel Cobos, secrétaire général de UPA à Córdoba, a une vision plus nuancée de l’accord. Selon lui, bien que cet accord ait ses inconvénients, il pourrait aussi offrir de nouvelles opportunités au secteur agricole cordobais, notamment en facilitant la vente de produits à un marché de 300 millions de consommateurs. Cependant, il a reconnu que le secteur de la viande bovine pourrait être le plus touché par cette concurrence accrue.
Les produits comme le miel et les agrumes, en particulier ceux destinés à l’industrie du jus, seront également confrontés à des défis en raison de la baisse potentielle des prix résultant de l’importation de produits à bas coûts.
Un déséquilibre commercial
Francisco Torrent, président de la Commission Agroalimentaire de CECO, a souligné que l’accord n’est pas équilibré pour les deux parties, avec des droits de douane sur les exportations de l’huile d’olive cordoba à 18 % tandis que ceux de Mercosur sont inférieurs. Cela pourrait entraîner une augmentation des importations d’huile d’olive et d’olives de table, causant ainsi des pertes pour les producteurs locaux.
Situation commerciale de Córdoba
Les données récentes montrent que les exportations de Córdoba vers Mercosur ont atteint 8,62 millions d’euros en 2023, principalement pour l’huile d’olive. En revanche, les importations ont totalisé 9,21 millions d’euros, entraînant un solde commercial négatif de près de 600 000 euros pour la région, ce qui souligne l’impact d’un déséquilibre commercial existant.
