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Omar Jneid, un père de famille syrien, vit un moment rempli d’espoir et de nostalgie alors qu’il s’apprête à célébrer le 17e anniversaire de son fils aîné, Mohamed. Malgré une heure de retard de son train, il reste positif, prêt à accueillir sa famille au sein de leur nouvelle maison en Allemagne, tout en gardant un œil sur son rêve de retourner un jour en Syrie.
Une vie entre deux mondes
Omar Jneid, âgé de 43 ans, se concentre sur la route, fièrement en possession de son permis de conduire allemand qu’il a obtenu récemment. Bien qu’il soit habitué à conduire en Syrie, il a dû passer l’examen ici pour prouver ses compétences. Ce succès représente un jalon dans son parcours d’intégration en Allemagne.
Sa famille, composée de cinq enfants, s’efforce de s’acclimater à leur nouvelle vie. Les enfants s’épanouissent à l’école, où ils se distinguent dans leurs matières respectives. Ahmed, 12 ans, explique avec enthousiasme le système éducatif allemand, tout en traduisant pour sa mère Suha, qui observe silencieusement à ses côtés.
Le poids du passé
Malek, la fille de 15 ans, joue le rôle de traductrice lors des conversations familiales. Elle évoque avec humour l’absence des photos de ses grands-mères dans leur salon, soulignant que « ici, ce sont les hommes qui sont à l’honneur ». Cependant, la famille porte un lourd passé. Omar partage une photo de leur maison à Alep avant sa destruction par des bombardements, symbolisant des souvenirs à la fois chers et dévastateurs.
« Nous voulons retourner en Syrie », déclare Omar, une affirmation qui est accueillie par des hochements de tête approbateurs de ses enfants. Malgré leur bonheur en Allemagne, ils ressentent un vide lié à leur terre natale.
Une aspiration au retour
Bien que l’Allemagne soit devenue leur deuxième maison, la famille Jneid ressent parfois un sentiment d’aliénation. Ils sont conscients des regards et des jugements liés à leur identité et leurs traditions. Omar exprime son désir de contribuer au renouveau de la Syrie post-conflit, avec l’ambition de reprendre son ancien métier d’enseignant d’arabe et d’anglais.
Pour la famille, le retour en Syrie ne serait pas simplement un retour géographique mais aussi une tentative de reconstruire leur vie et de participer à la renaissance de leur pays. « Nous sommes ici pour un temps, mais notre cœur est en Syrie », confie Omar.
Les défis de la reconstruction
Malgré les défis potentiels, notamment les tensions politiques et les risques de conflits, Omar et sa famille ont la ferme intention de retourner en Syrie, tant que la situation le permettra. Ils suivent de près l’évolution sécuritaire, avec l’espoir que la paix s’installera définitivement.
Omar a récemment été en contact avec un ami chrétien en Syrie, lui rapportant que la société syrienne est en train de changer et de s’assouplir. « La société syrienne est tolérante », affirme-t-il avec conviction, espérant que les temps difficiles sont derrière eux.
Un passé douloureux et un futur incertain
La famille Jneid porte également le poids d’une tragédie personnelle. En 2014, lors de leur périple vers l’Europe, Suha, la mère, a perdu leur bébé, Sara, alors qu’ils étaient retenus par les autorités. Cette douleur a laissé des séquelles durables, en particulier pour Suha, qui lutte encore avec les conséquences émotionnelles de cette perte.
« Elle est souvent triste et cela nous affecte tous », dit Malek, soulignant le lien fort qui unit la famille face à l’adversité.
Espoir et résilience
À l’heure actuelle, la famille Jneid poursuit sa vie en Allemagne, tout en gardant l’espoir d’un retour en Syrie. Ils sont animés par le désir de reconstruire leur maison et de retrouver leurs racines. Au fil des années, ils demeurent déterminés à ne jamais oublier d’où ils viennent, tout en s’efforçant de s’intégrer dans leur nouvelle communauté.
Alors qu’Omar conduit son plus jeune fils Ibrahim, un enfant né durant leur périple, il se remémore leur longue odyssée. Ibrahim, qui rayonne de joie, déclare : « Ce que je préfère, c’est faire des balades en voiture avec mon père. »