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Les récentes opérations militaires à Tulkarem, en Cisjordanie, ont provoqué d’importantes destructions et des pertes humaines tragiques. L’impact de ces événements se fait ressentir profondément dans la communauté locale.
Une visite difficile
La situation est particulièrement éprouvante pour les habitants comme Majda Abou Mariam. À 62 ans, elle peine à trouver son chemin vers le domicile familial dans le camp de Tulkarem, devant surmonter d’énormes tas de débris pour pénétrer dans sa maison. Une fois à l’intérieur, elle se met en quête de sauver ce qui reste de son mobilier, après que son logement a été gravement endommagé lors de l’assaut.
Les opérations militaires menées par l’armée israélienne sur les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nour Shams ont duré plus de 40 heures, entraînant la mort de huit personnes, dont deux femmes, ainsi qu’un grand nombre de blessés. Les forces israéliennes ont eu recours à des drones et à des frappes aériennes pour cibler les habitants.
Un cycle de destruction
Majda, qui vivait seule, avait temporairement quitté son domicile par crainte d’une invasion militaire. Cependant, elle est retournée une fois que les soldats se sont retirés. En regardant les décombres de son habitation, elle déclare : « C’est la cinquième fois que ma maison est détruite. Les bulldozers ont emporté l’entrée, les murs et tout le mobilier. » Malgré cette souffrance, elle se console en voyant l’état encore plus tragique des maisons de ses voisins.
Parmi eux, Mohammed Othman se retrouve piégé dans son appartement du deuxième étage, son escalier ayant été rasé. Il souffre d’une blessure à la jambe qui complique encore sa situation.
Une destruction généralisée
Ce dernier assaut militaire a été différent des précédents, causant des dommages sans précédent dans les rues des camps. Les infrastructures essentielles, y compris les lignes d’eau, d’électricité et de communication, ont été gravement touchées. De nombreux magasins et institutions ont également été ciblés, perturbant les sources de revenus des habitants.
Des actes de violence ont été signalés, les soldats israéliens agressant des civils, y compris des humiliations physiques. Certaines personnes, comme le commerçant Bassam Oufi, tentent désespérément de sauver leurs affaires. « Je n’ai plus la force de compter le nombre de destructions que j’ai subies, » déclare-t-il, tout en travaillant à remettre son magasin en état.
Conséquences économiques et sociales
Ces incursions militaires répétées ont également des conséquences dramatiques sur la population. Faisal Salama, président du comité populaire des services à Tulkarem, indique que ces deux camps ont connu plus de 60 incursions au cours des deux dernières années, entraînant la destruction de 500 maisons et touchant plus de 5 000 autres à divers degrés.
La situation économique est désastreuse, la majorité des habitants ayant perdu leur emploi. Les pertes totales sont estimées à plus de 100 millions d’euros. Salama ajoute que la situation dans les camps s’aggrave de jour en jour, les habitations devenant de plus en plus inhabitables.
Résistance face à l’occupation
Malgré ces conditions difficiles, les habitants de Tulkarem montrent une résilience remarquable. Des groupes de résistance continuent de se former, affirmant leur détermination à poursuivre leur lutte. Un membre anonyme de la résistance déclare : « Nous restons fermes sur notre terre et nous ne reculerons pas. » Cette détermination est renforcée par le soutien mutuel au sein de la communauté.