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Rencontre cruciale à Damas entre dirigeants européens et Syriens
Le nouveau leader de l’administration syrienne, Ahmed al-Shar’a, a rencontré aujourd’hui, au Palais du Peuple à Damas, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, ainsi que son homologue français, Jean-Noël Barrot. Ce rendez-vous marque une étape significative dans les relations entre la Syrie et l’Europe, soulignant la nécessité d’une transition pacifique et inclusive du pouvoir.
Une première depuis la chute de Bachar al-Assad
Ce dialogue entre al-Shar’a et les ministres européens constitue le premier contact à ce niveau avec des responsables occidentaux depuis la chute du régime de Bachar al-Assad. Après la réunion, Baerbock a déclaré avoir informé le leader syrien que l’Europe ne fournirait pas de financements aux « nouvelles structures islamiques », insistant sur l’importance de l’inclusion de toutes les communautés dans le processus de reconstruction.
Elle a également mentionné que le levée des sanctions dépendrait de la progression des négociations politiques, notant que les signaux actuels restaient mitigés.
Visite de Barrot à Damas
Jean-Noël Barrot a fait son entrée à Damas, accompagné de son homologue allemand, pour une visite non annoncée. Il a visité l’ambassade française et a rappelé l’envoi de délégations auprès des autorités syriennes, ainsi que le lever du drapeau français au-dessus de l’ambassade, fermée depuis 2012.
Au cours de sa visite, Barrot a rencontré des leaders spirituels des communautés chrétiennes et a affirmé que la France s’engageait à soutenir les représentants de la société civile et des chrétiens en Syrie. Il a proposé une aide technique et juridique pour rédiger une nouvelle constitution, tout en soulignant la participation de Paris à la renaissance du pays après des années de souffrance sous le régime d’Assad.
Engagement de la France contre les armes chimiques
Le ministre français a annoncé que la France enverrait des experts pour le désarmement chimique en Syrie. Il a également appelé les Kurdes à abandonner les armes et à s’engager dans le processus politique. Sur les réseaux sociaux, il a écrit : « Ensemble, la France et l’Allemagne, nous soutenons les Syriens dans toutes leurs diversités. » Il a souligné que les deux pays souhaitaient « favoriser une transition pacifique et efficace pour le bien des Syriens et la stabilité de la région. »
Visite du pénitencier de Sednaya
Les ministres français et allemand ont également visité la prison de Sednaya, un symbole de la répression durant le régime d’Assad, en compagnie de membres des Casques blancs. Ils ont inspecté les cellules de cette prison, connue pour ses conditions inhumaines, où de nombreux détenus ont perdu la vie sous la torture.
Barrot a exprimé son choc face aux conditions brutales rencontrées dans cet établissement pénitentiaire.
Dialogue constructif pour l’avenir de la Syrie
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a souligné l’importance de l’inclusion des différentes communautés dans la construction d’un avenir meilleur pour la Syrie. Il a confirmé la tenue de discussions intensives avec l’administration syrienne et les factions d’opposition, cherchant à renforcer les échanges avec la nouvelle direction syrienne.
Dans un communiqué avant son arrivée à Damas, Baerbock a déclaré que sa visite était un message clair aux Syriens, signalant qu’une nouvelle ère politique était envisageable entre l’Europe et la Syrie. Elle a assuré que l’Allemagne voulait soutenir un transfert de pouvoir pacifique et inclusif, tout en continuant à évaluer les actions du groupe Hay’at Tahrir al-Sham.
Un contexte de diplomatie active
Récemment, la Syrie a connu une dynamique diplomatique significative, accueillant plusieurs délégations arabes et internationales depuis la chute de l’ancien régime, ce qui l’aide à sortir de l’isolement imposé par la répression des manifestations populaires à partir de 2011.