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Lors de l’émission «C ce soir» diffusée sur France 5 le lundi 6 janvier 2025, Aurélien Bellanger, écrivain reconnu pour ses critiques de la gauche laïque, a exprimé une sévère critique à l’encontre de Charlie Hebdo, dix ans après l’attentat tragique perpétré par les frères Kouachi. Ses déclarations soulèvent des interrogations sur l’évolution et le rôle de l’hebdomadaire satirique dans le contexte de la liberté d’expression.
Une voix dissonante
Cette commémoration de l’attentat du 7 janvier 2015 a ravivé de nombreux discours en faveur de la liberté d’expression. Cependant, Aurélien Bellanger a marqué son désaccord avec les hommages traditionnels. Il a dénoncé ce qu’il considère comme des « relents islamophobes » au sein de l’hebdomadaire, déclarant : « On savait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas avec Charlie Hebdo ». Cela soulève des questions sur l’héritage de l’hebdomadaire et sur la perception qu’en ont les intellectuels contemporains.
Les deux visages de Charlie
Lors de son intervention, Bellanger a évoqué l’existence de « deux Charlie », différenciant l’esprit fondateur de l’hebdomadaire créé en 1970 et un autre Charlie, moins influent, qui a émergé après les années 1980. Il a regretté que la tragédie de 2015 ait empêché une véritable critique de l’hebdomadaire, affirmant que « cette tragédie nous a un peu obscurci les yeux sur plein de choses ».
Un acte suprémaciste ?
Bellanger a également critiqué la décision de Charlie Hebdo de republier les caricatures de Mahomet en 2006, affirmant que cela constituait un geste suprémaciste. Selon lui, cette action reflète une dynamique complexe, où la publication visait à prouver la supériorité de l’Occident. Il a déclaré : « Charlie Hebdo est devenu la pointe avancée du combat de l’Occident parce que l’Occident était capable d’une ironie dont les autres n’étaient pas capables ».
Refus de se ranger du côté de Charlie
Ce positionnement critique a conduit Bellanger à justifier son absence lors de la grande manifestation de soutien à Charlie Hebdo organisée le 11 janvier 2015. Il a expliqué que sa réprobation des choix éditoriaux de l’hebdomadaire l’avait poussé à ne pas participer. En réponse à ses propos, la chroniqueuse Laure Adler a relevé que cela ne justifiait pas la violence des attentats, soulignant ainsi la complexité du débat autour de la liberté d’expression et de ses limites.