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La situation pour les migrants en Bulgarie devient de plus en plus difficile. Le pays, en tant que point de passage de la route migratoire des Balkans, fait face à une pression croissante, tant sur les migrants que sur les bénévoles qui tentent de les aider.
Un chemin périlleux vers l’Europe
La frontière terrestre entre la Turquie et la Bulgarie est l’une des plus surveillées d’Europe, représentant un point d’accès clé pour de nombreux migrants cherchant à rejoindre l’Europe occidentale. Le parcours est dangereux, impliquant une marche de 4 à 6 jours à travers des zones forestières denses. En hiver, les conditions deviennent particulièrement difficiles en raison des températures glaciales et du manque de lumière, ce qui dissuade de nombreux migrants de tenter leur chance.
Les organisations non gouvernementales (ONG) qui offrent de l’aide dans cette région sont peu nombreuses et rapportent des difficultés croissantes. Depuis l’été dernier, elles signalent des cas d’intimidation et d’interdiction d’accès à la frontière par la police bulgare, qui a procédé à plusieurs arrestations de bénévoles.
Arrestations de bénévoles
Récemment, trois bénévoles italiens ont été arrêtés pendant les vacances de Noël, une nouvelle qui a été largement relayée par les médias. Ces volontaires du Collettivo Rotte Balcaniche et de l’association espagnole No Name Kitchen tentaient d’apporter une assistance à des migrants en difficulté dans le parc naturel de Strandzha, près de la frontière.
Les bénévoles ont été appréhendés alors qu’ils tentaient de secourir trois mineurs migrants, malheureusement retrouvés morts peu après. Ces arrestations sont souvent accompagnées d’une absence de poursuites formelles, mais elles ont un effet dissuasif sur l’activité des associations d’aide.
Conditions de travail difficiles
Le Collettivo Rotte Balcaniche, actif depuis 2018, se consacre à apporter de l’aide aux migrants traversant les Balkans. Sur le terrain, ils utilisent une ligne d’assistance « safe line » qui leur permet de recevoir des appels d’urgence. Les bénévoles se rendent sur place avec des fournitures essentielles comme de l’eau, de la nourriture et des couvertures thermiques.
Malgré leur engagement, leur travail est entravé par l’hostilité croissante de la police bulgare, qui est accusée de violences et de pratiques de refoulement illégales selon les normes européennes. Ces pratiques consistent à renvoyer les migrants sans leur permettre de déposer une demande d’asile.
Témoignages de bénévoles
Simone Zito, l’un des bénévoles arrêtés, a décrit les relations précédemment cordiales avec les forces de l’ordre qui ont depuis évolué en une hostilité ouverte. Les bénévoles font face à des contrôles fréquents et à des intimidations, rendant leur travail de secours de plus en plus complexe.
Les bénévoles continuent cependant de porter assistance aux migrants, comme ce fut le cas récemment où ils ont aidé un groupe de quinze personnes, empêchant ainsi la police de procéder à des refoulements.