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Élections présidentielles au Liban : l’armée à l’honneur

by Sara
Liban

Élections présidentielles au Liban : l’armée à l’honneur

Le parlement libanais tient aujourd’hui, jeudi, une session pour élire un nouveau président de la République, après plus de deux ans de vacance présidentielle au milieu de crises successives qui frappent le pays.

Cette session d’élection, qui débute à 11 heures (9 heures GMT), fait suite à divers développements marquants au Liban, notamment la guerre entre Israël et le Hezbollah, ainsi que la chute du régime du président destitué Bachar al-Assad en Syrie, pays voisin.

Au cours des dernières heures, il est devenu évident que le chef de l’armée, le général Joseph Aoun, est probablement le futur président élu, bénéficiant du soutien de pays régionaux et internationaux, notamment des États-Unis, selon les déclarations de nombreux politiciens libanais.

Élections au Liban

Perspectives d’une élection

La désignation d’un président de la République après les crises successives que le Liban a traversées depuis 2019 indique le début d’une phase de stabilité, selon certains rapports.

Des analystes estiment que le rôle attendu de l’armée dans la mise en œuvre d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a été un élément déterminant en faveur de Joseph Aoun.

Depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun en octobre 2022, le parlement libanais a échoué, lors de 12 sessions, à élire un président, en raison de l’insistance du Hezbollah à imposer son candidat, Sleiman Frangieh, qui a annoncé hier son retrait en faveur du chef de l’armée.

Les soutiens à Joseph Aoun

À l’approche de la session parlementaire consacrée à l’élection du président, 81 députés sur 128 ont l’intention de voter pour le général Joseph Aoun, alors qu’il faut 86 voix pour remporter le poste.

Selon les données et déclarations des blocs politiques, les voix en faveur d’Aoun se répartissent comme suit :

  • Bloc de la République forte (Parti des Forces libanaises) : 19 voix
  • Bloc du Parti des Kataëb libanais : 4 voix
  • Bloc du Mouvement démocratique (parti socialiste) : 8 voix
  • Bloc de Renouveau : 3 voix
  • Forces du changement : 7 voix
  • Deux voix des députés arméniens
  • Bloc national indépendant : 4 voix
  • Bloc de l’Alliance nationale : 6 voix
  • Bloc de l’Accord national : 5 voix
  • Alliance de changement : 3 voix
  • Liban nouveau : 6 voix
  • Bloc des députés indépendants : 11 voix
  • Bloc de la rencontre consultative de l’avenir : 3 voix

D’autre part, certains blocs clés n’ont pas encore annoncé leur soutien au général Aoun, notamment :

  • Bloc de la Développement et de la Libération (Mouvement Amal) : 15 voix
  • Bloc de la fidélité à la résistance (Hezbollah) : 15 voix
  • Bloc du Liban fort (Courant patriotique libre) : 13 voix

Selon la convention politique en vigueur, le président de la République doit être chrétien maronite, tandis que le poste de Premier ministre revient à un sunnite et le président du parlement à un chiite. Le mandat présidentiel dure six ans, sans possibilité de réélection avant six ans.

Visites et déclarations

Depuis le début de la semaine, l’envoyé américain à Beyrouth Amos Hochstein, l’envoyé saoudien Yazeed bin Mohammed bin Fahd Al Farhan et l’envoyé français Jean-Yves Le Drian ont tenu des rencontres séparées avec des députés et des personnalités politiques libanaises.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a exprimé hier son optimisme quant à l’élection d’un nouveau président lors de la session prévue, déclarant : « Pour la première fois depuis la vacance à la présidence, je ressens de la joie, car, si Dieu le veut, nous aurons demain un nouveau président de la République. »

Le futur président et le gouvernement qu’il formera seront confrontés à d’importants défis, notamment la reconstruction après la dernière guerre qui a détruit des parties du sud et de l’est du pays ainsi que la banlieue sud de Beyrouth.

Il devra également s’engager à appliquer l’accord de cessez-le-feu, qui inclut le respect de la résolution 1701 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2006, ainsi que le désarmement de tous les groupes armés au Liban, à l’exception des forces légitimes.

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