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Dans le monde de l’agriculture moderne, des jeunes agriculteurs comme Katja Weber et Benjamin Ramseier apportent un nouveau souffle à une industrie en pleine mutation. Alors que Katja se prépare à prendre en charge l’élevage de porcs de sa famille, Benjamin se concentre sur l’optimisation de ses vaches laitières. Comment ces jeunes prodiges redéfinissent-ils les méthodes de leurs prédécesseurs ?
Un changement de cap pour Katja Weber
Katja Weber, âgée de 23 ans, s’apprête à reprendre le domaine familial. Après avoir terminé sa formation à l’école de gestion agricole, elle est actuellement en formation pour devenir maître agricultrice, étape souvent cruciale avant une reprise d’exploitation.
Sa décision de devenir agricultrice n’a pas toujours été évidente. « Je n’ai pas choisi ce métier dans ma jeunesse », confie-t-elle. Bien qu’elle ait toujours aimé aider ses parents à la ferme, elle ne voyait que rarement des femmes dans ce secteur. C’est en voyant une apprentie dans une ferme voisine qu’elle a réalisé que d’autres femmes pouvaient également se lancer dans l’agriculture.
La place des femmes dans l’agriculture
Dans sa classe de préparation au diplôme de maître agriculteur, Katja est l’une des trois femmes parmi quinze étudiants. Bien que le nombre de femmes dans l’agriculture soit en augmentation, leur représentation reste faible. Actuellement, 7,5 % des exploitations sont détenues par des femmes, un chiffre en hausse par rapport à 3,5 % en 1996.
Cette hausse est nuancée par une tendance plus large : le nombre total de personnes travaillant dans le secteur agricole a chuté, passant de 200 000 en 1996 à 160 000 aujourd’hui. Malgré cela, selon l’agro-sociologue Sandra Contzen, le futur semble prometteur pour les femmes dans ce domaine, avec de plus en plus d’entre elles en formation.
Un réseau pour les jeunes agriculteurs
Pour renforcer sa confiance et se connecter avec ses pairs, Katja a rejoint l’association des jeunes agriculteurs de Berne. « Nous souhaitons intégrer les jeunes, comme Katja, dès leur formation », explique Patrik Siegrist, président de l’association.
Contzen souligne l’importance de ce réseau pour créer des groupes mixtes qui remettent en question les idées des générations précédentes et apportent un regard neuf sur des questions essentielles du secteur, comme l’optimisation des coûts et la collaboration inter-exploitations.
Adaptation aux changements de consommation
Consciente de l’évolution des habitudes des consommateurs, Katja envisage d’adapter son exploitation en réduisant le nombre de porcs et en intégrant d’autres types d’animaux, comme les vaches mères. Elle envisage également de créer un espace d’accueil pour les enfants afin de les initier à l’agriculture dès leur plus jeune âge.
Benjamin Ramseier : Optimisation et tradition
Benjamin Ramseier, 32 ans, a pris la relève de la ferme familiale à Süderen, dans l’Emmental, il y a cinq ans. Il a su introduire des améliorations significatives dans la gestion de la ferme, notamment en matière de rendement laitier. « Tout ce qui concerne la documentation administrative est devenu plus facile pour moi que pour mes parents », dit-il, en précisant l’importance des nouvelles technologies.
Les défis économiques du secteur
Benjamin, comme beaucoup de jeunes agriculteurs, doit faire face à des défis économiques. Bien qu’il souhaite améliorer le bien-être des animaux, il est également conscient des réalités financières qui imposent des choix difficiles. « Je rêve d’un meilleur logement pour mes vaches, mais cela nécessite des fonds que je n’ai pas encore. »
Les jeunes agriculteurs comme Katja et Benjamin montrent que l’agriculture est en pleine évolution, s’adaptant aux nouvelles attentes sociétales tout en restant ancrée dans des traditions qui ont fait leurs preuves. Ils incarnent l’avenir d’un secteur qui doit continuellement se réinventer pour répondre aux défis contemporains.