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L’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a récemment pris la parole pour expliquer les raisons de sa reconversion au sein de l’entreprise de fast-fashion Shein, suite à des critiques concernant cette décision. Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, Castaner a voulu clarifier son rôle et répondre aux accusations qui l’entourent.
La polémique autour de sa nomination
Christophe Castaner a été nommé en décembre dernier au sein d’un comité conseillé par Shein sur des thèmes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Cette nomination a suscité une vive controverse, le secteur du prêt-à-porter français dénonçant un « partenariat honteux » en raison des critiques récurrentes sur l’impact environnemental de Shein et les conditions de travail de ses employés.
Une reconversion justifiée
Dans son interview, Castaner a expliqué que son rôle chez Shein s’inscrit dans la continuité de son travail de conseil. Il accompagne plusieurs entreprises dans leurs stratégies de développement. Il a décrit Shein comme une « entreprise jeune » qui a connu une « croissance rapide » et qui est à un tournant pour adopter des démarches d’amélioration.
« Elle a compris qu’il lui incombait, en tant qu’acteur important, de prendre des initiatives vertueuses », a-t-il ajouté, défendant ainsi la nécessité de sa présence au sein de la société.
Réponses aux critiques
Les critiques n’ont pas tardé à fuser, certains lui reprochant d’avoir été choisi uniquement pour son carnet d’adresses, ce qui l’a profondément agacé. Castaner a contesté cette vision et a exprimé son mécontentement face à ce qu’il considère comme un mépris pour les compétences des anciens politiques dans le secteur privé.
« C’est un mépris selon lequel, parce que l’on vient de la politique et que l’on passe dans le privé, on ne serait pas capable de faire autre chose », a-t-il déclaré avec véhémence.
La question de la taxation de la fast-fashion
Castaner s’est également opposé à une proposition de loi visant à taxer les produits de la fast-fashion pour les rendre moins attractifs. Cette loi, qui a été adoptée par l’Assemblée nationale en mars 2024 et attend d’être examinée par le Sénat, lui semble injuste. « Nous sommes en train de créer une TVA sur des produits jugés trop populaires : il y a un effet moralisateur dans tout cela qui m’exaspère », a-t-il affirmé.
Malgré les controverses, Castaner reste convaincu que Shein « démocratise la mode pour tous ».
Les autres membres du comité
Christophe Castaner n’est pas seul dans cette démarche. Il est accompagné de personnalités telles que Nicole Guedj, avocate et ancienne secrétaire d’État, ainsi que Bernard Spitz, ex-dirigeant du Medef, au sein du comité conseil de Shein. Ensemble, ils ont pour mission de guider l’entreprise dans ses efforts de responsabilité sociale.
Notons que Shein propose en moyenne 7 200 nouveaux modèles de vêtements chaque jour, un chiffre qui souligne l’ampleur de ses opérations dans le secteur de la mode.