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Depuis la crise de 2008, l’Espagne connaît une inquiétante fuite des cerveaux, avec de nombreux diplômés cherchant des opportunités ailleurs en Europe, attirés par de meilleures perspectives d’emploi. Parmi ces diplômés, un grand nombre sont des ingénieurs et des experts dans les domaines STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), essentiels au développement économique du pays.
Une transformation de la fuite vers une nécessité
Selon un rapport de la fondation CyD, cette fuite de cerveaux s’est muée en un besoin urgent de diplômés scientifiques. En 2022, seulement 18,7 % des diplômés en Espagne provenaient des disciplines STEM, un chiffre bien en deçà de la moyenne de 26 % pour l’Europe. Ce taux place l’Espagne au quatrième rang des pays de l’UE, loin derrière l’Allemagne, qui se classe première avec 36 %.
Une baisse inquiétante des diplômés dans les domaines techniques
Au cours de la dernière décennie (2013-2022), l’Espagne a enregistré une baisse de plus de six points dans les qualifications STEM, alors que la moyenne européenne a augmenté de 1,2 point. Cette diminution est principalement attribuée à une chute de 5,6 points des diplômés en ingénierie, industrie et construction. La proportion de jeunes diplômés dans ces domaines est particulièrement basse, ne représentant que 13,9 pour mille en Espagne contre 19,9 pour mille dans l’UE.
La montée en puissance des universités privées
Pour l’année académique 2022-2023, 201.759 étudiants ont obtenu leur diplôme dans le système universitaire espagnol. Notamment, les universités privées ont vu leur influence croître, produisant 20,3 % des diplômés de premier cycle et 52,6 % des diplômés de master, dépassant pour la première fois les universités publiques à ce niveau. En doctorat, la part des universités privées est de 6,2 %.

Répartition par genre et par nationalité
Les femmes représentent la majorité des diplômés universitaires, avec 60,9 % pour le premier cycle, 59,8 % pour le master, mais leur proportion chute à 49,8 % en doctorat. En revanche, les étudiants étrangers constituent 25,7 % des diplômés de doctorat, 24,2 % de ceux de master, et 5 % de ceux de premier cycle.
Les domaines d’étude les plus courants
Les étudiants se dirigent principalement vers les domaines de l’administration et du droit (19,3 %), la santé et les services sociaux (17,6 %), et l’éducation (16,7 %) pour les diplômes de premier cycle. En ce qui concerne les masters, l’éducation représente 30,6 % des diplômés, suivie de l’administration et du droit (20,9 %). En doctorat, les sciences et la santé se distinguent avec 23 % et 19 % respectivement.