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Découvrez ‘Dreams on a Pillow’, le jeu palestinien sur la Nakba
Un jeu vidéo peut-il vous faire ressentir le poids de l’histoire ? C’est l’objectif ambitieux d’un nouveau jeu d’aventure furtif pseudo-3D intitulé “Dreams on a Pillow”, lancé par des développeurs palestiniens. Le jeu s’inspire des événements de la Nakba de 1948, ou “catastrophe”, qui se réfère au nettoyage ethnique de 750 000 Palestiniens de leurs foyers, situés dans ce qui est aujourd’hui l’État d’Israël. Sa sortie est prévue pour 2026.
Qui est derrière le jeu et quel est son objectif ?
Le jeu est l’œuvre de Rasheed Abueideh, un développeur basé en Cisjordanie occupée. “Nous essayons de faire de ce jeu un chef-d’œuvre”, a déclaré Abueideh, directeur et designer du jeu, à Al Jazeera. Son dernier jeu, Liyla and the Shadows of War, basé sur l’offensive israélienne de 2014 à Gaza, a rencontré un grand succès.
“C’est une histoire lourde. Et nous voulons injecter toutes ces informations à travers un gameplay qui résonne avec les joueurs”, a-t-il ajouté. Abueideh, qui est basé à Naplouse, souhaite que le monde comprenne que la guerre israélienne à Gaza est le résultat direct d’événements et de décisions antérieurs à l’événement du 7 octobre 2023.
Le jeu est aussi une tentative de mettre en lumière et de partager la riche histoire de la Palestine. Malgré son succès passé, Abueideh a eu du mal à obtenir des financements de sources conventionnelles. Il a donc lancé une campagne de financement participatif sur LaunchGood, une plateforme mondiale de financement qui soutient les communautés musulmanes dans le monde entier. “Dreams on a Pillow” a atteint son objectif de financement de 194 800 dollars le 7 janvier. Au moment de la rédaction, le projet de jeu vidéo a levé 218 272 dollars.
Le parcours du jeu
Le thème central du jeu s’inspire du folklore palestinien autour de la légende d’Omm, une jeune mère qui fuit le massacre israélien de 1948 à Tantoura, une ville palestinienne qui fait maintenant partie d’Israël. En s’échappant à travers d’autres villages palestiniens et camps de réfugiés en route pour le Liban, elle est témoin des événements qui se déroulent dans ces communautés.
Selon Abueideh, ce voyage sert de lentille pour observer le contexte historique et les expériences personnelles de déplacement pendant cette période tumultueuse. Le mari d’Omm devient victime des envahisseurs israéliens. Dans son effroi, elle se précipite chez elle pour sauver son nouveau-né, mais finit par saisir un oreiller au lieu de son bébé. La conclusion de l’histoire varie considérablement selon le narrateur. Dans la plupart des versions, la mère sombre dans la folie.
Différences avec ses jeux précédents
Bien que “Dreams on a Pillow” soit basé en Palestine comme “Liyla and the Shadows of War”, les dynamiques de jeu sont différentes. « Pour l’élément de gameplay, vous jouez ce personnage [Omm] tenant l’oreiller, ce qui limite sa capacité à interagir avec l’environnement, mais cet oreiller lui apporte sécurité », précise Abueideh.
Les effets psychologiques de la Nakba sont vivement décrits à travers le récit et les mécaniques du jeu. Omm trouve du réconfort en portant l’oreiller, symbole de son enfance. Cependant, lorsqu’elle le pose, son état mental se détériore rapidement, la plongeant dans des cauchemars et des hallucinations, reflet du danger constant qu’elle endure.
Ce qui s’est passé pendant la Nakba
Le 14 mai 1948, immédiatement après l’expiration du mandat britannique, les dirigeants sionistes proclamèrent la création de l’État d’Israël, ce qui déclencha la première guerre israélo-arabe. Les forces sionistes prirent le contrôle de 78 % de la Palestine historique. Environ 750 000 Palestiniens furent déplacés de force de leurs foyers suite à la violence des milices sionistes.
