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Syrie : Défis du nouveau modèle de gouvernance après la chute d’Assad
Le 8 décembre 2024 a marqué un tournant significatif dans l’histoire de la Syrie, avec la chute du régime d’Assad et la déroute rapide de son armée face aux forces de l’opposition. Cette victoire a suscité une vague d’allégresse parmi les Syriens, qui ont longtemps lutté pour se libérer d’un régime autoritaire.
Le modèle syrien
Le succès des groupes d’opposition, menés par « Hay’at Tahrir al-Sham », a engendré un nouveau modèle de changement en Syrie, réintroduisant les islamistes sur la scène politique. Contrairement à d’autres mouvements islamistes modérés dans des pays comme le Maroc, l’Égypte ou la Tunisie, ce modèle syrien s’est appuyé sur l’action armée pour défendre la révolution syrienne.
De plus, ce modèle a adopté un discours conciliant vis-à-vis des pays voisins et des nations occidentales, ce qui explique les nombreuses délégations occidentales et arabes se rendant à Damas, malgré les désignations de Hay’at Tahrir al-Sham comme une organisation terroriste.
Les défis
Le modèle syrien fait face à de nombreux défis, particulièrement en ce qui concerne la reconstruction d’un État basé sur de nouveaux fondements, s’éloignant des échecs passés des mouvements islamistes. La véritable épreuve réside dans la capacité de la nouvelle administration à dissocier politique et islam, comme le demandent certains responsables occidentaux.
Défis internes
Les Syriens espèrent que la nouvelle administration réalisera les promesses de la révolution de mars 2011, en établissant un État fondé sur la pluralité, l’égalité des citoyens et la primauté du droit. Toutefois, les inquiétudes demeurent concernant le passé des factions extrémistes qui ont dominé la période de transition, suscitant des craintes quant à un retour en arrière.
Les défis internes incluent la nécessité de reconnaître la diversité religieuse et ethnique de la Syrie, et de gérer ces différences avec sagesse, en veillant à ne pas recourir à des pratiques d’exclusion ou de marginalisation.
Engagements de la nouvelle administration
La nouvelle administration a manifesté des signes encourageants en matière de respect des droits, en permettant la pratique libre des rites religieux et en évitant les actes de vengeance. Elle a également initié des efforts de réconciliation avec les anciens membres de l’armée d’Assad tout en bloquant les tentatives de déstabilisation par les anciens partisans du régime.
Défis économiques et sécuritaires
La nouvelle administration est consciente des défis économiques majeurs, avec plus de 90 % des Syriens vivant sous le seuil de pauvreté. La reconstruction nécessite plus de 500 milliards de dollars, et l’assistance internationale est primordiale. Cela implique également de lever les sanctions économiques qui pèsent sur le pays.
Défis externes
Les défis ne se limitent pas à la Syrie, mais s’étendent à la scène internationale. De nombreux pays ont exprimé leur volonté d’aider la Syrie dans sa transition politique et économique. Tandis que certaines nations de la région restent opposées à ce nouveau modèle, d’autres ont déjà envoyé des délégations à Damas pour établir des relations.
Conclusion
La nouvelle administration aspire à établir des relations internationales fondées sur le respect mutuel et les intérêts communs. Cependant, le chemin vers la stabilité et la prospérité est semé d’embûches, nécessitant une approche inclusive et une gestion judicieuse des divers défis qui se présentent.