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Crise des ports en Israël : un chaos économique persistant
Le secteur des ports israéliens fait face à une situation de plus en plus chaotique et congestionnée, avec des retards persistants dans l’organisation du marché entraînant l’accumulation de dizaines de navires et des pertes économiques quotidiennes énormes.
Selon un rapport du quotidien israélien « Calcalist », 55 navires étaient bloqués à l’extérieur des ports israéliens jeudi dernier, rappelant la crise des chaînes d’approvisionnement mondiales durant la pandémie de COVID-19. Cependant, cette fois-ci, le problème est entièrement local et ne peut pas être attribué à des circonstances mondiales, selon le quotidien.
Retards dans l’organisation du marché
Le rapport souligne que les permis temporaires qui autorisaient les nouveaux ports du golfe de Haïfa et du port sud à décharger des marchandises générales ont expiré en avril 2024, et n’ont pas été renouvelés depuis, malgré les avertissements du ministère des Finances, des importateurs et des industriels concernant une congestion sévère dans les ports.
Les pertes quotidiennes dues à l’attente des navires en mer s’élèveraient à des centaines de milliers de shekels, impactant négativement l’économie locale et la capacité d’Israël à gérer efficacement ses opérations d’importation.
Conflits gouvernementaux et retards injustifiés
Trois entités gouvernementales ont été chargées de résoudre la crise :
- Le ministère des Transports, responsable de l’« Autorité des ports maritimes » et de la société « Ports d’Israël ».
- Le ministère des Finances.
- L’Autorité des entreprises publiques.
Cependant, malgré près d’un an d’efforts pour organiser la situation, ces entités n’ont jusqu’à présent pas réussi à parvenir à un accord.
Selon Calcalist, une partie de la crise découle d’un conflit entre les anciens ports de Haïfa et d’Ashdod, d’une part, et les nouveaux ports, d’autre part, où les anciens ports demandent des compensations financières et des facilités réglementaires en échange de l’autorisation aux nouveaux ports de continuer leurs opérations de déchargement. Ce conflit sur les avantages concurrentiels a retardé les solutions efficaces, exacerbant la stagnation économique.
Problèmes urgents complexifiant la crise
Parmi les facteurs entravant l’organisation des ports, figure le conflit concernant le quai 25, situé près du port d’Ashdod. Initialement, le ministère des Finances et des Transports avait accepté de le donner temporairement au port d’Ashdod, mais l’Autorité des entreprises publiques a rejeté cette décision, arguant que le port gouvernemental n’était pas assez efficace.
La société « Ports d’Israël » a mené une enquête pour savoir s’il y avait un intérêt d’autres entités à exploiter le quai, et l’enquête a récemment reçu plusieurs offres de concurrents du port gouvernemental, compliquant davantage la situation. Ce conflit devrait entraîner des retards supplémentaires pouvant durer plusieurs mois.
La crise aux frontières avec la Jordanie aggrave la situation
La crise ne se limite pas aux ports maritimes, elle s’étend également aux points de passage frontaliers avec la Jordanie, perturbant encore plus le flux de marchandises vers le marché israélien. Depuis plusieurs semaines, le point de passage au niveau du fleuve Jordan connaît une congestion sans précédent de camions, avec plus de 500 camions attendant d’entrer.
Selon le président de la Fédération des industriels israéliens, chaque jour de retard coûte à l’économie israélienne 1,4 million de shekels (environ 400 000 dollars), les entreprises étant contraintes de payer 411 shekels (115 dollars) par jour pour chaque camion jordanien bloqué.
Retards gouvernementaux persistants
Malgré toutes ces crises, le ministère des Transports insiste sur le fait qu’il mettra fin au processus d’organisation dans un délai de deux semaines, mais ne peut garantir la satisfaction de toutes les parties, selon Calcalist.
Avec la poursuite des retards, Calcalist estime que la situation dans les ports et aux points de passage frontaliers continue de se détériorer, soulevant de sérieuses questions sur la capacité du gouvernement israélien à gérer efficacement les questions d’importation et d’exportation.