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La guerre à Gaza a laissé des cicatrices profondes sur ses habitants, qui continuent de lutter pour reconstruire leur vie au milieu des décombres. Hatem Al-Atar, 25 ans, est l’un de ces survivants, dont le récit témoigne du courage et de la résilience face à l’adversité.
Un quotidien de survie
Depuis le début du conflit, Hatem a dédié sa vie à son travail au sein des services de défense civile à Deir al-Balah. Nombre des personnes touchées par les bombardements sont des voisins, des amis d’enfance. Sa bravoure n’est pas le fruit de l’ignorance, mais d’une conscience aiguë du danger qui l’entoure.
« Tous les jours de guerre depuis le 7 octobre ont été difficiles. Chaque seconde de cette guerre était pénible. On pouvait perdre sa vie, ou celle d’un proche, à tout moment », confie Hatem, assis dans son bureau avec ses camarades. Leur équipe a perdu 94 membres tués et plus de 300 blessés, presque la moitié de l’organisation de défense civile à Gaza.
Des souvenirs traumatisants
Pour Hatem, la mort est devenue un compagnon constant. Il évoque une explosion qui l’a projeté au sol à proximité de l’hôpital Nasser. « Il y avait des gens blessés et tués autour de la maison. J’ai voulu entrer pour voir s’il y avait des survivants. Une fois à l’intérieur, une roquette a frappé. »
Une vidéo prise par un collègue montre Hatem entrant dans le bâtiment, lorsqu’une forte explosion se produit, et c’est un autre homme qui sort, pas lui. Ses amis finissent par le secourir, mais d’autres proches n’ont pas eu cette chance.

Un appel tragique
Le 14 mars de l’année dernière, alors que le Ramadan commençait, Hatem reçoit un appel à quatre heures du matin. « Personne à Gaza n’appelle à cette heure-là avec de bonnes nouvelles. » Sa maison à Al-Bureij a été touchée et son père a été tué. À l’hôpital al-Aqsa, il découvre le corps de son père, étendu parmi d’autres victimes, dont sa belle-sœur et ses sept enfants.
Vers un avenir incertain
Malgré la tragédie, Hatem continue d’avancer. « Après tout cela, je dois réfléchir à mon avenir. Je prévois de reprendre mes études universitaires. Je suis célibataire, mais je pense à me marier. »

Une réalité dévastée
Les journalistes locaux, malgré les restrictions imposées par Israël sur l’entrée des médias étrangers, continuent de rapporter la situation à Gaza. Des scènes de vie quotidienne se mêlent aux ruines : des hommes armés tirant dans les airs, des foules se rassemblant aux intersections, et des familles qui commencent à revenir dans des zones dévastées.

Reconstruction et résilience
Prof Jumaa Abu Shiha, un autre survivant, exprime ce sentiment d’inexprimable après avoir retrouvé ce qui reste de sa maison à Nuseirat. « Je me souviens avoir construit ma maison brique par brique. Je ne peux que voir la destruction maintenant. »

Les défis qui persistent
La reconstruction sera un immense défi, surtout avec le nombre croissant de personnes traumatisées. Selon une étude, 96 % des enfants à Gaza craignent pour leur vie, et beaucoup souhaitent rejoindre leurs proches décédés. Amr al Hindi, un garçon de dix ans, a perdu toute sa famille lors d’une attaque israélienne. Sa résilience et ses rêves de devenir médecin, inspirés par son frère décédé, illustrent la lutte pour l’espoir au milieu du désespoir.