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Nouvelle oeuvre de Jala Burjis : ‘Maâzifat Al-Yawm Al-Sabî’ en Jordanie
Récemment publiée par la maison d’édition Dar Al-Shorouk, la nouvelle roman de l’écrivain jordanien Jala Burjis, intitulée « Maâzifat Al-Yawm Al-Sabî », attire l’attention avec sa couverture évocatrice, qui inclut des éléments symboliques comme une flûte, un oiseau et un ancien manuscrit. L’œuvre s’étend sur 318 pages et contient une préface écrite par l’auteur, où il partage le moment où l’idée de cette histoire lui est venue.
Une ville imaginée au bord de la disparition
Le roman explore l’histoire d’une ville fictive composée de sept quartiers, au sud de laquelle se trouve un immense camp de gitans exilés. Un jour, cette ville, déjà éprouvée par de profondes transformations qui menacent l’essence même de l’humanité, est frappée par une épidémie rare. L’un des symptômes conduit les malades à tomber amoureux de la mort, plaçant ainsi la ville au bord de l’extinction. Toutefois, le salut provient d’une source inattendue.
Thèmes humains et crises contemporaines
La « Maâzifat Al-Yawm Al-Sabî » s’inscrit dans le projet littéraire de Burjis, qui met l’accent sur les thèmes humains et les menaces qui les entourent. À travers cette narration, l’auteur plonge profondément dans la psyché humaine, exposant ses contradictions. Le récit révèle l’état actuel de l’humanité tout en anticipant ce qui pourrait lui arriver dans le futur, particulièrement à une époque marquée par des transformations et des conflits divers.
Inspiration derrière l’écriture
Dans une interview, Burjis a expliqué que ce déclin manifeste de l’humanité a été un facteur déterminant dans l’écriture de son roman. Selon lui, ce phénomène est devenu évident depuis environ 1990, alors que des forces semblent viser à briser l’humain sans se soucier des conséquences.
Il observe également que l’être humain, dans différentes régions du monde, se retrouve dans une position de victime, souffrant des répercussions des crises économiques, des guerres, ainsi que de l’effritement des concepts sociaux, culturels, politiques et religieux. L’auteur décrit une quête désespérée vers un nouvel âge, où la solidarité est remplacée par l’individualisme, et où des idéaux tels que liberté, justice et droits de l’homme ne sont plus que de simples slogans.
Éléments de suspense et symbolisme
Concernant l’utilisation du suspense pour capter l’attention du lecteur, Burjis souligne l’importance d’un équilibre dans l’intrigue, évitant ainsi de surcharger le lecteur avec des informations trop lourdes. Il laisse le lecteur découvrir et interpréter les significations derrière l’histoire, riche en symboles comme la flûte, le manuscrit, la musique, la maladie et la ville à sept quartiers.
La présence d’un camp de gitans au sud de la ville est une représentation du sud marginalisé de cette terre – un sud affamé, colonisé et souvent accusé de régression. Burjis souhaite que les lecteurs se rendent compte de la lutte pour la vie qui existe, tout en rêvant d’un avenir meilleur.

Récompenses et réalisations
Jala Burjis est considéré comme une voix majeure dans le paysage littéraire arabe. Son parcours créatif a été récompensé par le prix mondial de la littérature arabe en 2021 pour son roman « دفاتر الوراق ». Ses succès se poursuivent avec l’inclusion de son roman « نشيج الدودوك » dans la liste courte du prix Sheikh Zayed du livre 2023. De plus, son œuvre « سيدات الحواس الخمس » a également figuré sur la liste longue du prix Booker arabe en 2019.
Burjis a également remporté le prix Katara de la littérature arabe en 2015 pour « أفاعي النار », ainsi que d’autres distinctions pour ses œuvres narratives. La diversité de ses publications inclut des recueils de poésie et d’autres romans, témoignant de sa polyvalence en tant qu’écrivain. Ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues, notamment en anglais, français, persan, hindi et italien.
Engagement et initiatives
Actuellement, Jala Burjis travaille au Centre jordanien de conception et de développement, tout en animant une émission de radio intitulée « بيت الرواية ». Il a occupé plusieurs postes culturels, dont celui de président du Laboratoire des narrations jordaniennes et de rédacteur en chef de diverses revues culturelles. Il est également le président du comité de rédaction de « صوت الجيل », qui se consacre à la littérature jeunesse.