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Lors d’une récente allocution, Elon Musk a suscité la controverse en raison d’un geste ambigu qui a été perçu par certains comme une référence à la salutation nazie. Le fondateur de Tesla et SpaceX a fait vibrer la salle remplie de partisans de Donald Trump en déclarant : « Voilà à quoi ressemble une victoire ! » Quelques instants plus tard, il a remercié le public pour son engagement, se frappant la poitrine avec sa main droite avant de lever cette même main en direction du ciel. Il a ensuite répété ce geste, en ajoutant : « Mon cœur va vers vous. »
Une salutation controversée
Le geste de Musk a immédiatement déclenché une vague de réactions. Alors, s’agissait-il d’une référence à la salutation de Hitler ou simplement d’une expression sincère de gratitude envers son auditoire ? Le flou entourant son intention laisse place à de nombreuses interprétations.
Ce geste, que Musk a réalisé, ressemble fortement à la salutation officielle imposée en Allemagne nazie entre 1933 et 1945. Cette salutation, réglementée, exigeait que le bras droit soit levé à un angle de 105 à 165 degrés, idéalement 135 degrés, avec les doigts serrés et la paume tournée vers le bas. Les personnes ne pouvant lever leur bras droit pour des raisons médicales, comme une amputation, étaient autorisées à utiliser le bras gauche.
Origines historiques et culturelles
Dans le livre *Der deutsche Gruß. Geschichte einer unheilvollen Geste* (2005), le sociologue Tilman Allert décrit comment les nazis ont emprunté cette salutation aux fascistes italiens, qui à leur tour revendiquaient un lien avec l’histoire romaine. Cette association est souvent considérée comme une erreur historique, dont la racine pourrait être liée au tableau *Le Serment des Horaces* du peintre français Jacques-Louis David, réalisé en 1784.
Dans cette œuvre, David représente une scène héroïque de l’ancienne Rome où trois frères jurent de défendre Rome jusqu’à la mort. Cependant, aucune source antique n’atteste que ce geste soit devenu la salutation officielle romaine.
Une salutation aux États-Unis
Ce geste a également connu une importance symbolique aux États-Unis. Dans son livre *The Roman Salute* (2009), l’historien de l’art Martin M. Winkler évoque comment, en 1892, le révérend Francis J. Bellamy a proposé un texte pour le *Pledge of Allegiance*. Son collègue, James B. Uphamm, a alors associé ce serment à une salutation impliquant le bras droit levé.
Cependant, cette pratique a été abandonnée dans les années 1930, alors que le Congrès a décrété qu’il fallait prononcer le *Pledge of Allegiance* avec la main sur le cœur, en raison de son association grandissante avec des idéologies extrêmes.
Un geste toujours controversé
Bien que la salutation nazie soit interdite en Allemagne, en Autriche et en Italie, elle reste utilisée dans d’autres régions du monde, notamment au Moyen-Orient, où elle est parfois appelée « salutation romaine ». De plus, il est important de noter que ce geste est souvent récupéré par des groupes néo-nazis, renforçant ainsi la controverse qui entoure son utilisation.