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Perquisitions à Brescia : Les droits des activistes en question

by Sara
France

Les perquisitions effectuées à Brescia sur des activistes du mouvement Extinction Rebellion continuent de susciter de vives discussions. Dix jours après les événements, plusieurs femmes témoignent d’abus présumés, tandis que la police soutient avoir respecté les procédures.

Accusations d’abus et défense policière

Les témoignages d’activistes indiquent qu’elles ont été contraintes de se déshabiller et d’effectuer des squats dans les bureaux de la police. Pour Extinction Rebellion, ces actions constituent un abus manifeste, et certaines d’entre elles envisagent de porter plainte. En revanche, la police affirme que tout a été réalisé dans le cadre légal.

Le code de procédure pénale stipule clairement les conditions nécessaires pour procéder à une perquisition personnelle, qui est une démarche intrusive. Néanmoins, il ne précise pas les modalités de cette perquisition, indiquant simplement que l’intervention doit « respecter la dignité et, dans la mesure du possible, la pudeur de la personne concernée ».

Les sources policières font état de directives internes non publiques basées sur les principes légaux, mais les activistes contestent la légitimité de certaines pratiques dans des situations particulières. La plainte des activistes pourrait aider à établir si les femmes ont été discriminées lors des perquisitions.

Réactions politiques et manifestations

Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a commenté cette affaire de manière ambivalente. Il a d’abord déclaré que les perquisitions avaient eu lieu « dans le respect total des règles », tout en exprimant des regrets si quelqu’un s’est senti offensé. Il a ensuite ajouté qu’il avait demandé au chef de la police de rappeler aux agents de n’effectuer ces types de perquisitions que lorsqu’elles sont « proportionnées et appropriées aux circonstances ». Ces déclarations semblent contradictoires et soulèvent des questions sur la justification des actions policières.

Les protestations ont débuté le 13 janvier 2025, devant le siège de Leonardo, une entreprise italienne spécialisée dans la défense. L’objectif des manifestants était de bloquer l’accès à l’entreprise tout en appelant à la fin des fournitures militaires à Israël et à la réaffectation de ces fonds pour lutter contre la crise climatique.

Les témoignages des activistes

Des vidéos publiées par Extinction Rebellion montrent des activistes décrivant des traitements inappropriés. Par exemple, certaines ont rapporté que pendant leur détention, elles ont été contraintes de se déshabiller, de retirer leurs sous-vêtements et de réaliser des squats pour des « contrôles ». Ces traitements auraient été réservés exclusivement aux femmes, ce qui soulève des préoccupations importantes concernant la discrimination.

Les récits des activistes comme Val, Arianna et Jil révèlent des expériences similaires. Val a été amenée dans une pièce où un agent lui a ordonné de se déshabiller, malgré ses objections. Arianna a également raconté avoir été forcée de faire des squats et de se déshabiller, tout en mentionnant sa menstruation, sans que cela ne soit pris en compte. Ces témoignages soulignent un besoin urgent de clarification sur les pratiques policières.

Interrogations sur la légalité des perquisitions

Les verbaux de police soutiennent que les perquisitions étaient justifiées par des accusations de « réunion séditieuse » et d’« actes de résistance ». Cependant, de nombreux éléments soulèvent des questions quant à leur légitimité, notamment le fait que les résultats des perquisitions ont été négatifs, sans objets d’intérêt trouvé.

La préfecture a confirmé que les perquisitions étaient menées par des agents féminins, mais les activistes contestent avoir été informées de leurs droits à avoir un avocat, ce qui est pourtant un droit fondamental lors de telles procédures. Le débat sur la nécessité et la légitimité de ces perquisitions se poursuit.

Activistes devant le site de Leonardo, ex-Breda, à Brescia le 13 janvier 2025 (Ansa)
Une activiste remplace le drapeau de Leonardo par celui de la Palestine lors d'une action de protestation à Brescia, 13 janvier 2025 (Ansa)
Une activiste est portée par des agents de police lors d'une protestation devant le site de Leonardo à Brescia, 13 janvier 2025 (Ansa)
Une activiste dans la voiture de police à Brescia, 13 janvier 2025 (Ansa)
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