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Le président Trump a promis pendant sa campagne électorale de protéger l’Amérique grâce à une forte augmentation des droits de douane, pour lutter contre « l’invasion » de produits étrangers, notamment chinois. Une telle démarche est parée de bien des vertus, censée tout à la fois réduire le déficit commercial, restaurer l’emploi industriel aux États-Unis, et, grâce aux sommes collectées, diminuer d’autres taxes. Cependant, ces objectifs semblent être davantage des mirages que des réalités, comme l’illustrent les dynamiques économiques induites par les guerres commerciales.
L’impact des mesures douanières
Les mesures prises en 2018 par le précédent gouvernement Trump ont montré que les hausses des droits de douane se répercutaient directement sur les prix. Elles ont entraîné une baisse des échanges des États-Unis, mais aussi une augmentation sensible des prix pour les consommateurs américains et la perte d’accès à des produits clés. Ces mesures ont constitué un fardeau pour les ménages, en particulier ceux à faible revenu. Elles ont également accru les coûts de l’industrie américaine et réduit sa compétitivité.
Les limites des barrières douanières
Face à la concurrence chinoise, les barrières douanières ne sont pas la panacée. De nombreuses entreprises chinoises ont contourné les obstacles tarifaires en délocalisant leur production. Par exemple, la société Man Wah emploie aujourd’hui 450 personnes au Mexique, illustrant l’incapacité des taxes différenciées à contenir des flux commerciaux pilotés par la Chine. Ces mesures provoquent surtout une réorganisation des chaînes d’approvisionnement.
Le déficit commercial en question
Le déficit commercial, que dénonce l’administration Trump, mérite également d’être mis en perspective. Ce déficit n’est pas uniquement le résultat d’échanges commerciaux déséquilibrés. La perception des obligations américaines comme valeur refuge, ainsi que l’attrait des investissements outre-Atlantique, rendent inefficaces les efforts pour le réduire. Cela permet aux entreprises américaines d’acheter plus qu’elles ne produisent. Vouloir réduire le déficit commercial sans prendre en compte cet aspect est illusoire.
Les promesses d’emplois industriels
L’idée selon laquelle les droits de douane pourraient permettre aux États-Unis de créer de nouveaux emplois industriels, à l’abri de la concurrence internationale, est également discutable. Cela ignore des tendances structurelles majeures, telles que l’automatisation, qui a érodé le pouvoir d’achat des classes moyennes américaines et amplifié les inégalités. Les promesses de Trump de ramener une ère industrielle prospère sont d’autant moins crédibles que les usines les plus récentes sont parmi les plus automatisées. Elles ne recréeront pas les emplois industriels perdus lors des décennies passées.
Vers une nouvelle stratégie économique
L’augmentation des droits de douane prévue par l’administration Trump est donc inefficace, voire nuisible pour les consommateurs et l’économie américaine. Plutôt que de s’enfermer dans cette logique protectionniste, les États-Unis gagneraient à renouer avec les anciens accords commerciaux et à investir dans de nouvelles politiques de soutien à l’innovation et à la formation. Cela pourrait restaurer leur compétitivité tout en réduisant les inégalités croissantes qui fragilisent la cohésion du pays.