Table of Contents
La question de savoir quel nom adopter lors d’un mariage pourrait bientôt prendre un tournant décisif en Suisse. Un projet de loi vise à réintroduire les Doppelnamen, un système qui pourrait favoriser l’égalité entre les partenaires, tout en ajoutant une complexité à la question du nom.
Un projet de loi en discussion
Le Conseil national a examiné un projet de loi visant à permettre aux couples mariés d’adopter des Doppelnamen. Actuellement, les couples ont la possibilité de conserver leur propre nom ou de choisir l’un des noms célibataires comme nom commun. Si la loi est adoptée, toutes les combinaisons possibles des noms célibataires, avec ou sans trait d’union, seraient autorisées.
Les options actuellement disponibles
Actuellement, les règles sont les suivantes : chaque partenaire conserve son nom de famille, avec la possibilité d’adopter le nom de l’autre. Cela se traduit par les options suivantes :
- Chaque partenaire garde son nom : par exemple, Lea Müller et Luca da Silva.
- Un nom commun : par exemple, Lea et Luca Müller ou Lea et Luca da Silva.
Bien que des Doppelnamen avec trait d’union soient possibles en tant que noms d’alliance, ils ne sont pas officiellement reconnus. La nouvelle réglementation pourrait donc éliminer ce type de noms.
Les changements à venir
Le projet de loi discuté par la commission judiciaire du Conseil national permettrait aux partenaires de choisir indépendamment quels noms porter, dans quel ordre et s’ils souhaitent un trait d’union. Cela offrirait plus de 25 variantes possibles contre les trois options actuellement disponibles.
Les couples qui ont déjà un Doppelnamen ne pourront choisir qu’une partie de celui-ci, et les Doppelnamen seraient limités à deux noms, excluant ainsi les longues combinaisons souvent rencontrées dans certaines cultures méditerranéennes.
Quel nom pour les enfants ?
Le projet initial prévoyait que les enfants puissent également porter un Doppelnamen, mais cette option a été rejetée par la commission. Les enfants continueraient à porter le nom de famille, qui serait soit le nom célibataire du père, soit celui de la mère.
Réactions des parlementaires
Min Li Marti, une députée du Parti socialiste, souligne que de nombreux couples souhaitent cette réforme, notant qu’il est souvent la femme qui « cède » dans ces situations, ce qui peut mener à des conflits. Elle regrette que le projet n’inclut pas les Doppelnamen pour les enfants, voyant cela comme une occasion manquée.
D’autres, comme la députée du Parti populaire suisse, Nina Fehr Düsel, qui a personnellement choisi un Doppelnamen, expriment leur satisfaction de pouvoir porter un nom qui reflète sa famille tout en gardant une certaine continuité avec son propre nom.
En revanche, certains, comme Mauro Tuena, du même parti, considèrent la réforme comme superflue, arguant que les Doppelnamen sont déjà possibles sous forme de noms d’alliance, et qu’il serait préférable de maintenir les choses telles qu’elles sont.
Philipp Bregy, un député du Centre, partage une vision similaire et estime que cette nouvelle liberté nuirait à la clarté des noms de famille.