Rafah : une ville dévastée après les bombardements israéliens

Rafah : une ville dévastée après les bombardements israéliens

Le maire de Rafah, Dr. Ahmed Al-Sufi, décrit la ville comme une « zone sinistrée » après avoir subi des destructions massives causées par l’occupation israélienne durant une opération militaire terrestre débutée le 6 mai de l’année dernière. Malgré l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu, les destructions se poursuivent.

Selon Al-Sufi, les forces israéliennes se sont retirées du centre de Rafah, mais restent positionnées à la frontière entre Gaza et l’Égypte, contrôlant la ville par la force à l’aide de tanks et de véhicules blindés.

Depuis la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, des données officielles palestiniennes rapportent que 22 Palestiniens ont été tués et de nombreux autres blessés. Ces derniers sont retournés à Rafah pour inspecter leurs maisons détruites à plus de 80 %.

Al-Sufi met en garde que l’accès à Rafah représente un risque pour la vie des habitants, appelant à la prudence avant de revenir, même pour une simple visite.

Une ville méconnue

Avant le conflit, Rafah s’étend sur 60 km² et abrite environ 300 000 habitants. La ville était un point névralgique pour le commerce et l’import-export, notamment grâce à son passage de Rafah, et jouait un rôle clé dans l’économie de Gaza.

Rafah est aussi connue pour ses contributions au mouvement national palestinien, étant surnommée « la forteresse du sud ». La ville a une riche histoire qui remonte à environ 5 000 ans avant J.-C.

Destruction sans précédent

Le niveau de destruction à Rafah est sans précédent, illustré par des chiffres alarmants :

• 80 % des maisons de la ville ont été entièrement détruites.
• 30 des 36 bureaux de la municipalité ont été rasés.
• 70 % des réseaux d’égouts ont été endommagés.
• 291 km de routes ont été totalement détruits.
• 4 écoles ont été complètement anéanties.
• 9 centres médicaux, dont 4 hôpitaux, sont hors service.
• 81 mosquées ont été détruites, et 47 autres ont subi des dommages considérables.

Un contexte de violence

Le maire Al-Sufi explique que cette destruction est le résultat d’une vengeance de l’occupation israélienne, sans justification militaire. Malgré les avertissements internationaux, les forces israéliennes ont complètement envahi Rafah, qui accueillait un grand nombre de déplacés à l’époque.

Les défis de la reconstruction

La municipalité évalue les pertes à environ 350 millions de dollars. Bien que le cessez-le-feu soit en place, la ville reste exposée à des attaques en raison de la présence militaire israélienne le long de la frontière.

Rafah, avec ses infrastructures détruites, est devenue un lieu dangereux pour les retours, et le maire appelle les habitants à attendre avant de revenir, même pour des visites.

Le sort des habitants

De nombreux habitants, estimés à 44 000, n’ont pas fui le nord de Rafah. Cependant, le retour dans les zones du sud reste risqué tant que les forces israéliennes n’ont pas quitté la région.

Concernant le passage de Rafah, il demeure sous le contrôle israélien, et aucune réouverture n’a été annoncée. La municipalité se prépare à rouvrir les routes pour faciliter le transit des biens et des personnes.

Besoin d’assistance cruciale

La municipalité a perdu 5 membres de son personnel lors des frappes, et bien que des efforts soient faits pour rouvrir les routes, les équipements sont obsolètes, nécessitant un soutien urgent pour les opérations de reconstruction.

Situation des disparus

Des informations font état de 170 corps sous les décombres, principalement dans l’ouest de la ville. Environ 130 corps ont été récupérés après la cessation des hostilités, mais le nombre exact de disparus demeure incertain.