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La synchronisation est une faculté essentielle pour les nouveau-nés. Elle représente la première étape de leur communication avec le monde. Cette compétence vitale leur permet d’interagir et de s’adapter à leur environnement dès leur naissance.
Se mettre en rythme
Joëlle Provasi, maîtresse de conférences à l’École pratique des hautes études de l’Université Paris Sciences Lettres, s’intéresse aux origines de la communication. Ses recherches portent sur la manière dont les nouveaux-nés perçoivent les rythmes et se synchronisent avec leur environnement. Cette capacité est fondamentale pour établir des interactions dès les premiers instants de la vie.
In utero, le fœtus est exposé à une multitude de stimulations rythmiques
Au cours des cinquante dernières années, des études ont révélé que, durant le troisième trimestre de la grossesse, les fœtus sont capables de percevoir une variété de sons et de mouvements. Le rythme cardiaque de la mère constitue le premier métronome du fœtus, avec des battements cardiaques et des respirations qui créent une base rythmique. C’est sur cette structure que viennent s’ajouter la voix et les mots de la mère.
Dans le cadre de sa thèse, Joëlle Provasi a exploré le rythme de la succion chez les nouveaux-nés. Elle a prouvé que ces derniers ajustent leur activité de succion en réponse à des stimulations extérieures, notamment celle de la voix maternelle. Cependant, elle s’est interrogée sur l’influence d’autres types de stimuli. Avec Marianne Barbu Roth, elle a mis en place une expérience innovante.
Synchronisation des mouvements
Les résultats montrent que les nouveau-nés peuvent synchroniser leurs mouvements de jambes avec un tapis visuel déroulant, sans le toucher. Cette découverte a conduit à un nouveau dispositif audacieux pour tester la capacité des bébés à marcher en rythme.
La coordination des pleurs
Il est fascinant de se demander quelle coordination est nécessaire pour les pleurs des bébés. Cela implique une coordination précise entre les muscles du visage, les voies respiratoires et le contrôle de la respiration. Les recherches de Marianne Barbu Roth et Joëlle Provasi ont ainsi démontré que dès la naissance, les enfants synchronisent leurs mouvements de bras, de jambes et leurs vocalisations aux rythmes externes. Cette synchronisation est cruciale pour leur communication et leur interaction avec le monde.
Apprentissage de la langue maternelle
Le rythme et la synchronisation avec le monde extérieur constituent les fondations de la communication. Les bébés, dotés de talents étonnants pour l’apprentissage de leur langue maternelle, surmontent de nombreux obstacles pour y parvenir. Nous aborderons ce sujet dans le prochain épisode du podcast « Les super-pouvoirs des bébés », qui explore ces capacités fascinantes des jeunes enfants.
