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La stratégie de Trump inspirée par le boxeur Mike Tyson
Selon le quotidien français Le Figaro, les crises se succèdent à un rythme incessant depuis l’inauguration du président Donald Trump. Son administration continue de contrôler le gouvernement fédéral par des mesures ciblées et symboliques, gouvernant par décrets présidentiels et au nom de l’état d’urgence nationale. Il adopte une politique de « frapper d’abord et de négocier ensuite ».
Dans un rapport signé par Adrien Golmez et un éditorial de Philippe Gelie, le journal examine certaines crises commerciales et diplomatiques provoquées par le président avec plusieurs pays, justifiant parfois ses actions par la nécessité de lutter contre l’immigration ou le trafic de drogue, ou encore de rétablir l’équilibre commercial. Certaines de ces crises se sont rapidement résolues après avoir obtenu des concessions ou par crainte de conséquences graves.
Une stratégie inspirée de Mike Tyson
L’éditorial souligne que la stratégie de Trump est inspirée de son ami boxeur Mike Tyson, qui déclare : « Tout le monde a un plan jusqu’à ce qu’il prenne un coup sur la mâchoire ». Trump frappe d’abord, puis négocie, mais dans le domaine de la négociation, il n’a respecté qu’une seule règle : celle de la « pression maximale », visant à obtenir l’accord le plus avantageux.
Avec le début de son second mandat, Trump s’est affranchi des accords et des restrictions qui avaient marqué son premier mandat. Il a pris le contrôle de l’administration fédérale, confiant les clés de la caisse à son acolyte milliardaire Elon Musk, et a commencé à imposer des droits de douane à tout-va avant de décrocher son téléphone pour entamer des négociations avec ses homologues.
Frapper d’abord puis négocier
Les premières actions de Trump, selon l’éditorial, révèlent certains traits présidentiels, comme la capacité à tirer profit d’une situation pour obtenir des résultats dans d’autres domaines, du commerce à l’immigration en passant par la défense. La règle ancienne demeure : la force face au faible et la prudence face au fort.
Son style de gestion s’est illustré par la crise orchestrée avec le Canada et le Mexique, où l’imposition de droits de douane de 25 % sur les importations a été suspendue après qu’un accord a été conclu avec le Mexique. Ce dernier a promis le « renforcement immédiat de la frontière nord avec 10 000 membres de la Garde nationale pour stopper le trafic de drogue », tandis que les États-Unis se sont engagés à « travailler à l’arrêt du trafic d’armes automatiques vers le Mexique ».
Le Canada a également conclu un accord, et le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé un accord temporaire dans lequel le Canada s’engage à lutter contre le trafic de fentanyl et à renforcer la sécurité des frontières. Les droits de douane prévus seront suspendus pendant au moins 30 jours, le temps que les deux pays trouvent une solution coordonnée.
Des succès diplomatiques
Ces concessions de la part des voisins et partenaires économiques de l’Amérique ont constitué une première victoire diplomatique pour Trump. En 48 heures, la menace d’une guerre économique s’est apaisée. Cependant, la Chine est désormais au cœur des tensions, Trump ayant imposé des droits de douane de 10 % sur les importations chinoises, provoquant des mesures de rétorsion de la part de Pékin. Cela pourrait toutefois n’être qu’une manoeuvre de négociation avant la prochaine rencontre entre Trump et Xi Jinping.
Confusion et chaos à Washington
À Washington, Elon Musk, qui n’occupe aucun poste officiel en dehors de celui de bras droit du président, applique des méthodes de gestion inspirées des entreprises technologiques de Californie. Les petites équipes qu’il a constituées ont pris le contrôle des serveurs informatiques des agences ciblées, empêchant les employés civils d’accéder à leurs bureaux sous prétexte de nécessité d’une réforme profonde de l’État fédéral.
Cette confusion et ce chaos n’ont pas encore significativement amélioré l’efficacité du gouvernement, et les actions des équipes de Musk ont semé la panique parmi les hauts fonctionnaires.
Un cauchemar orchestré par Trump
Les critiques ont souligné la symbolique de l’attaque du milliardaire contre une agence de développement qui aide les pays pauvres. Cependant, la Maison Blanche a mis en avant les « projets ridicules des bureaucrates », citant des initiatives financées par l’agence pour « l’égalité et l’inclusion sur le lieu de travail en Serbie » et des « recherches sur les virus à Wuhan ».
La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a déclaré que « Donald Trump et ses camarades milliardaires sont déterminés à prendre le contrôle de ce gouvernement pour qu’il fonctionne mieux pour eux et moins bien pour tout le monde ». Elle a ajouté : « Nous vivons un cauchemar orchestré par Trump et Elon Musk, et nous devons nous réveiller ».
Des parallèles avec l’Irak
Un chroniqueur du New York Times a comparé les méthodes des employés de Musk à l’occupation américaine de l’Irak après l’invasion de 2003, où un mélange d’incompétence et d’arrogance a provoqué un chaos rendant le pays ingouvernable. Ces crises récurrentes ont partiellement détourné l’attention des audiences pour trois des candidats les plus controversés de la nouvelle administration, tels que le candidat de Trump à la tête du FBI, Kash Patel, et la nomination de Robert Kennedy Jr. au ministère de la Santé.