Table of Contents
Gaëtan Bruel, âgé de 36 ans, a été nommé président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) lors du conseil des ministres du 5 février, succédant à Dominique Boutonnat. Ce dernier a démissionné après avoir été condamné à trois ans de prison pour agressions sexuelles en juin 2024.
Un nouveau départ pour le CNC
Bruel, qui était le directeur de cabinet de la ministre de la Culture, Rachida Dati, a été préféré à Olivier Henrard, qui assurait l’intérim. Sa nomination survient à un moment crucial pour l’industrie du cinéma français, qui a enregistré 181,3 millions d’entrées en 2024, une augmentation d’un million par rapport à 2023. Cette performance a été notamment soutenue par le succès de films tels que Un p’tit truc en plus et Le Comte de Monte-Cristo, qui ont totalisé près de 25 millions d’entrées.
Les enjeux financiers du CNC
En 2024, les résultats à l’international sont également prometteurs avec 42,7 millions de billets vendus et 271,4 millions d’euros de recettes. Bruel, qui a une solide expérience dans le secteur culturel, devra naviguer dans un environnement complexe marqué par des enjeux financiers. En effet, le CNC dispose d’un budget de 780 millions d’euros, financé par diverses sources, dont les recettes des billets des salles de cinéma et les taxes sur les chaînes de télévision et les plateformes de streaming.
Cependant, des inquiétudes subsistent concernant le projet de loi de finances de l’État, qui prévoit de prélever 450 millions d’euros, tandis que le Sénat envisage de puiser jusqu’à 650 millions d’euros dans les réserves du CNC. Ce manque à gagner pourrait menacer la viabilité d’un système de financement qui a fait ses preuves.
Défis et perspectives
Parmi les défis majeurs auxquels Bruel sera confronté, l’essor de l’intelligence artificielle représente un enjeu de taille pour les métiers du cinéma, notamment ceux des doubleurs, scénaristes et acteurs. De plus, il devra gérer la dernière évolution de la chronologie des médias, en réponse à la stratégie de Disney+, qui pourra désormais diffuser des films neuf mois après leur sortie en salle, réduisant ainsi les délais par rapport aux normes précédentes.
Cette situation crée une dynamique où les acteurs traditionnels, comme Canal+, pourraient se retrouver sous pression, alors que la plateforme américaine s’engage à investir dans la création cinématographique.
Conclusion
La nomination de Gaëtan Bruel à la présidence du CNC marque le début d’une nouvelle ère pour l’industrie cinématographique française, qui doit s’adapter aux évolutions rapides du marché et aux nouvelles technologies. Les décisions qu’il prendra dans les mois à venir seront cruciales pour l’avenir du cinéma en France.