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Le Maroc face à la menace terroriste de Daech au Sahel

by Sara
Maroc

Le Maroc se retrouve confronté à une menace grandissante de Daech, surtout en raison de la dynamique croissante des cellules terroristes dans le Sahel. Récemment, une cellule composée de quatre hommes, dont trois frères, a été démantelée avant qu’elle ne puisse passer à l’acte. Ces individus, radicalisés par Daech et en lien avec les réseaux sahéliens, avaient minutieusement planifié leur attaque.

Stratégies d’attaque et mode opératoire

Les suspects avaient adopté une approche redoutable, se basant sur le concept de « djihad individuel » et la tactique du « loup solitaire ». Cherkaoui Habboub, directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), a souligné que les extrémistes préfèrent des actions isolées, visant des attaques à faible coût mais à fort impact. Leur arsenal comprend des engins explosifs improvisés, des armes blanches ou à feu, et même le piégeage de véhicules.

Le Sahel, nouvelle base arrière du terrorisme

Les enquêtes ont révélé des liens étroits entre la cellule démantelée et la mouvance terroriste sahélienne. Les suspects étaient en contact direct avec un cadre de Daech, participant à un programme d’entraînement qui incluait la fabrication d’explosifs et des stratégies d’attaque. Les services de renseignement marocains ont identifié plus de 40 cellules affiliées à Al-Qaïda ou Daech, toutes opérant selon un schéma similaire.

Le Sahel devient un terrain fertile pour le djihadisme, surtout après les récents putschs militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces événements ont permis aux groupes terroristes d’étendre leur emprise, profitant d’un vide sécuritaire laissé par le retrait des forces internationales.

Coopération sécuritaire internationale

Pour contrer cette menace, la coopération sécuritaire internationale est cruciale. Le BCIJ a formé des officiers de plusieurs pays africains, partageant son expertise en matière de lutte contre le terrorisme. Cependant, le Sahel n’est pas le seul foyer de tension. Les camps de Tindouf représentent également un refuge stratégique pour les groupes terroristes, leur offrant un espace pour recruter et organiser leurs activités.

Radicalisation familiale et cyberendoctrinement

La structure même de la cellule terroriste démontre une nouvelle tendance inquiétante : trois des suspects étaient frères, ce qui illustre un mode de recrutement familial. Leur plan après l’attentat était de rejoindre les camps de Daech, soulignant une stratégie visant à attirer non seulement les combattants, mais aussi leurs familles. Parallèlement, le cyberendoctrinement est devenu un outil clé pour les groupes extrémistes, exploitant les réseaux sociaux pour recruter et former de nouveaux membres.

Une stratégie sécuritaire et idéologique

Le Maroc adopte une approche proactive contre l’extrémisme. Depuis les années 2000, le royaume a réformé son champ religieux pour promouvoir un islam modéré. De plus, un programme de réhabilitation des détenus islamistes, nommé Moussalaha, a été mis en place pour aider à leur réintégration. Aucun cas de récidive n’a été signalé depuis le lancement de cette initiative, prouvant son efficacité.

Défis persistants

Malgré ses efforts, le Maroc doit faire face à une double menace : l’hostilité d’organisations comme Daech et Al-Qaïda, et une proximité croissante avec le Sahel, devenu un centre majeur du djihadisme mondial. Cette situation expose le pays à des défis sécuritaires croissants, mais la résilience et l’expertise marocaine lui permettent de s’adapter aux menaces émergentes.

Des membres de l’unité spéciale antiterroriste marocaine gardent le siège du Bureau central d’investigations judiciaires à Salé, près de Rabat, au Maroc, le mardi 19 septembre 2017.

Terrorisme | Maroc | Sahel | Daech | Radicalisation
source:https://www.lepoint.fr/afrique/comment-le-maroc-gere-la-menace-des-cellules-terroristes-liees-a-daech-au-sahel-05-02-2025-2581687_3826.php

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