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La diplomatie brusque du président américain Donald Trump continue de porter ses fruits. Le gouvernement du Panama a annoncé la cessation de sa collaboration avec la Chine dans le cadre de l’initiative « Belt and Road », également connue sous le nom de route de la soie. Ce projet géostratégique, lancé par Pékin, vise à sécuriser l’influence, les marchés et les approvisionnements en matières premières dans de nombreux pays.
Une réaction aux préoccupations américaines
Le président panaméen José Raúl Mulino a confirmé, suite à la visite du nouveau secrétaire d’État américain Marco Rubio, que les inquiétudes émises par le gouvernement des États-Unis avaient été déterminantes pour ce retrait.
Une position de force des États-Unis
Trump a réaffirmé dimanche son intention de « récupérer » le canal de Panama, avertissant que les États-Unis adopteraient une approche « puissante ». Lors d’un échange avec des journalistes, il a déclaré : « Le canal de Panama, qui ne devait pas être confié à la Chine mais à Panama, a été mal géré. Nous allons le récupérer, ou alors quelque chose de très puissant va se produire ».
La première visite à l’étranger de Rubio a eu lieu au Panama, soulignant l’importance géostratégique que l’administration américaine accorde à cette région. Il a qualifié l’influence du Parti communiste chinois sur le canal de « menace » et « violation » du traité garantissant la neutralité et l’exploitation du canal, signé en 1977.
Les enjeux des frais de passage
Un point de discorde majeur concerne les frais de passage pour les navires commerciaux et militaires. L’accord stipule qu’aucun navire ne doit être discriminé financièrement, mais les navires de la marine américaine doivent avoir la priorité en cas d’urgence.
Une récente déclaration du département d’État américain a semé la confusion en affirmant que les navires américains pourraient désormais traverser le canal sans frais, ce qui pourrait permettre à l’industrie américaine d’économiser des millions d’euros. Cependant, l’autorité du canal a indiqué qu’aucune modification des frais de passage n’avait été effectuée.
Un conflit non résolu
Le conflit autour du canal de Panama semble loin d’être réglé. Les politiciens conservateurs américains ressentent une douleur persistante depuis des années. Déjà sous Ronald Reagan, il y avait des réticences concernant la perte des droits de contrôle. Les États-Unis avaient contrôlé le canal depuis son achèvement en 1914, et beaucoup d’Américains le considéraient comme un atout stratégique trop précieux pour être abandonné.
Un traité controversé
Du côté panaméen, la domination des États-Unis est perçue comme un vestige colonial. Les Panaméens souhaitent la pleine souveraineté sur leur territoire. Le traité négocié sous la présidence de Jimmy Carter, récemment décédé, était hautement contesté. Il promettait une rétrocession progressive, tout en permettant aux États-Unis d’intervenir militairement si la neutralité du canal était menacée, ce qui avait permis son adoption par le Congrès.
Actuellement, Trump considère que la neutralité est menacée par la présence de la Hongkongaise Hutchison, qui exploite deux ports à l’entrée du canal. Selon les autorités, ces ports détiennent environ 40 % des parts de marché du commerce dans le canal, tandis que le reste est partagé entre des entreprises de Taïwan, de Singapour et des États-Unis.
La concession de Hutchison pour l’exploitation de ces ports a été prolongée de 25 ans en 2021. Le gouvernement panaméen examine actuellement ce contrat, et des actions en justice sont en cours à son encontre.