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L’armée soudanaise revendique des avancées majeures à Khartoum
Selon des déclarations récentes de l’armée soudanaise, celle-ci a réussi à reprendre le contrôle de presque toute la partie nord de Khartoum, intensifiant ainsi son offensive visant à reprendre le contrôle total de la capitale face aux Forces de soutien rapide (RSF).
En guerre contre les RSF depuis avril 2023, l’armée a, ces dernières semaines, reconquis de larges zones de la capitale et de ses alentours aux mains des paramilitaires.
Récupération des districts clés
Ce samedi, l’armée a annoncé avoir repris Kafouri, un quartier stratégique de Khartoum Nord, après avoir repoussé les RSF aux abords de la ville, également connue sous le nom de Bahri. Ce district, l’un des plus riches de la grande région de Khartoum, avait servi de base importante pour le groupe paramilitaire, abritant des propriétés liées à des dirigeants de haut rang des RSF, dont Abdel Rahim Daglo, le frère et le deputy du commandant des RSF, Mohamed Hamdan Daglo.
Vendredi, l’armée soudanaise a également annoncé avoir récupéré Abu Quta dans le nord-ouest de l’État de Gezira aux mains des RSF. Dans un communiqué, le porte-parole militaire Nabil Abdullah a indiqué que les forces armées et leurs alliés avaient repoussé « les restes des milices terroristes Daglo » de Kafouri et d’autres zones à 15 km à l’est dans Sharq El Nil.
Progrès significatifs
Selon une source militaire, l’armée avançait vers le centre de Khartoum, alors que des témoins rapportaient des affrontements et des explosions dans le sud de la capitale. Grâce à ces nouvelles avancées, l’armée a sécurisé toutes les villes et villages de l’État de Gezira, à l’exception de Giad dans le nord et des villages environnants situés à 50 km au nord de Khartoum.
Ces développements marquent l’une des avancées les plus significatives de l’armée depuis le début du conflit entre le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et son ancien allié Daglo des RSF, qui avait rapidement pris le contrôle de la majeure partie de Khartoum et d’autres zones stratégiques.
Crainte de représailles
Malgré ces progrès, la lutte se poursuit dans la capitale, et Amnesty International a exprimé des préoccupations vendredi concernant les représailles potentielles dans les zones récemment reprises par l’armée. Le groupe de défense des droits humains a signalé des informations faisant état de la circulation de listes ciblant des activistes, défenseurs des droits humains, ainsi que des travailleurs médicaux et humanitaires, accusés d’être des « partenaires des RSF ». Dans le quartier de South Belt à Khartoum, les RSF ont procédé à l’arrestation de deux membres d’un groupe de secours local sous la menace d’une arme à l’hôpital Bashair, qui est le dernier établissement partiellement opérationnel de la région.
Jeudi, les RSF auraient également arrêté le directeur de l’hôpital Bashair, ainsi que le responsable d’une soupe populaire et un bénévole, selon des secouristes locaux. La semaine dernière, le bureau des droits humains de l’ONU a documenté au moins 18 décès de civils à Khartoum Nord depuis que l’armée a commencé son avancée là-bas à la fin janvier.
Violations des droits de l’homme
À la suite de la prise de contrôle de la capitale de l’État de Gezira, Wad Madani, le mois dernier, des exécutions de masse de civils ont été signalées. Des groupes de défense des droits humains accusent l’armée et les milices alliées de meurtres extrajudiciaires, d’enlèvements et de torture physique et psychologique, ciblant particulièrement les communautés soupçonnées de liens avec les RSF. L’armée et les RSF se livrent à un conflit depuis la mi-avril 2023, qui a entraîné la mort de plus de 20 000 personnes et le déplacement de 14 millions d’autres, selon les Nations Unies et les autorités locales.