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Eluana Englaro, devenue un symbole du droit au décès, s’est éteinte après 17 ans passés dans un état végétatif. Sa mort a suscité de nombreuses émotions et réflexions sur la dignité et la souffrance des personnes en fin de vie.
Les derniers instants d’Eluana
À 19h35, le médecin a annoncé à Beppino Englaro, le père d’Eluana, que sa fille était enfin libre : « Le lade, vie, è andata via, la tua Eluana è morta, è libera, Beppino ». Les bruits du personnel soignant et les murmures des premiers malades dans le couloir ont accompagné les derniers moments d’Eluana. Elle avait 38 ans et avait lutté contre son état pendant presque deux décennies.
Sa mort a marqué un tournant pour sa famille, qui a vécu dans l’angoisse et l’espoir pendant de nombreuses années. Beppino Englaro, dans un moment de profonde douleur, a demandé à ses amis de le laisser tranquille, souhaitant affronter cette épreuve seul.
Un combat pour la dignité
Au cours des 17 années où Eluana a été considérée comme en état de mort cérébrale, sa famille a lutté pour que sa volonté soit respectée. Beppino et sa femme Sati ont appris à vivre avec cette présence absente, naviguant entre la vie et la mort. Leurs efforts pour donner une dignité à la souffrance d’Eluana ont souvent été méconnus, et leur demande de silence face aux médias a été ignorée.
Dans les derniers jours, alors que Eluana se dégradait, les médecins ont constaté des complications et une détérioration de son état de santé. Finalement, la mort d’Eluana a été le résultat d’une lutte prolongée entre le respect de la vie et le droit de mourir dignement.
Réactions et sentiments mitigés
La mort d’Eluana a généré des réactions variées au sein de la société italienne. À l’extérieur de l’hôpital, des groupes de personnes exprimaient à la fois leur chagrin et leur colère, certains qualifiant la situation d’assassinat. Pendant ce temps, d’autres saluaient le courage de Beppino Englaro et le choix fait par sa fille.
Amato De Monte, le médecin qui a déclaré son décès, a fait face à des critiques et a même eu besoin de protection en raison de l’attention médiatique qu’il a attirée. Son rôle dans cette affaire a été crucial, car il a respecté le souhait d’Eluana tout en naviguant dans un cadre légal complexe.
Un héritage de réflexion
Eluana Englaro laisse derrière elle un héritage qui continuera à alimenter le débat sur le droit à la mort dans la dignité. Le maire de la ville a souligné l’importance de la leçon de dignité humaine que la famille Englaro a transmise à travers leur lutte. Sa vie et sa mort rappellent que chaque individu mérite d’être traité avec respect et compassion, même dans les moments les plus difficiles.
Cette tragédie met en lumière la nécessité d’une réflexion plus profonde sur les droits des patients et la manière dont la société aborde les questions de fin de vie.