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L’ombre d’un fiasco Mediapro pèse de nouveau sur la Ligue 1. Moins de cinq ans après l’arrêt brutal du diffuseur espagnol en pleine saison 2020-2021, les responsables du football français craignent une issue similaire avec DAZN. La plateforme anglaise, qui a acquis les droits de diffusion pour les cinq prochaines saisons, souhaite déjà renégocier son contrat.
Une situation financière inquiétante
Face à la menace d’un affaiblissement des finances des clubs, Vincent Labrune, président de la LFP, a convoqué en urgence un conseil d’administration ce mercredi à 17 h 30.
Seulement 500 000 abonnés pour DAZN
Pour environ 400 millions d’euros par saison, DAZN a acquis les droits TV après un long processus. Pendant ce temps, beIN Sports a acheté un match par journée et des droits de sponsoring pour 98,5 millions d’euros. La Ligue 1, longtemps désirable, a fini par être proposée à DAZN après le retrait d’Amazon et le boycott de Canal+. Dans un premier temps, Labrune avait fixé le montant des droits TV à 800 millions d’euros pour attirer davantage d’investisseurs, mais a dû se résigner à une offre moins compétitive.
Les abonnements et la réaction des supporters
La campagne d’abonnement lancée l’été dernier a été chaotique. Avec des prix de 29,99 euros par mois avec engagement d’un an (39,99 euros sans engagement), DAZN a suscité un fort mécontentement parmi les supporters. Le piratage et le streaming illégal ont explosé, et le diffuseur a tenté de rattraper le retard en multipliant les offres promotionnelles.
La LFP, consciente des risques, a introduit une clause dans le contrat qui lui permet d’annuler les accords si DAZN ne parvient pas à atteindre 1,5 million d’abonnés d’ici le 1er décembre 2025. Actuellement, DAZN ne compte que 500 000 abonnés, très loin de l’objectif fixé.
Vincent Labrune sous pression
En août dernier, Vincent Labrune avait déclaré qu’il fallait laisser du temps au nouveau diffuseur pour s’établir. Il a considéré que le football est un produit premium, mais que le prix doit être compétitif. Cependant, avec la montée du piratage et les critiques sur les tarifs, DAZN s’inquiète également de ses revenus. Le diffuseur menace de ne pas effectuer le quatrième versement prévu pour le 14 février.
Les dirigeants de DAZN envisagent même des recours juridiques en raison de ce qu’ils considèrent comme une mauvaise exploitation de la Ligue 1.
Un contexte économique alarmant
Le climat économique du football français est préoccupant. La DNCG, l’organisme de régulation financière, prévoit plus de 1,2 milliard d’euros de pertes pour les clubs d’ici la fin de la saison. De plus, l’accord commercial avec le fonds d’investissement CVC réduit encore les revenus des équipes. Réélu à la tête de la LFP avec 84 % des voix en septembre, Vincent Labrune doit maintenant réunir les présidents des clubs pour éviter une nouvelle crise.