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Le White House interdit l’accès à l’Associated Press pour la 3e fois
Le White House a empêché, pour la troisième journée consécutive, les journalistes de l’Associated Press (AP) d’assister à des événements officiels, intensifiant ainsi un conflit entre l’administration américaine et cette agence de presse mondiale au sujet de l’utilisation de la désignation « Golfe d’Amérique » plutôt que « Golfe du Mexique ».
Contexte du conflit
Cette décision fait suite à l’annonce du président Donald Trump le mois dernier, qui a changé le nom de cette étendue d’eau située au large des côtes de la Louisiane en « Golfe d’Amérique ». L’Associated Press a refusé d’adopter cette nouvelle appellation dans ses rapports.
En réponse, l’agence de presse a choisi de continuer à utiliser la dénomination traditionnelle tout en mentionnant la nouvelle appellation dans ses articles. Dans le bureau ovale, une carte affichant l’étendue d’eau sous le nom « Golfe d’Amérique » témoigne de l’engagement de l’administration envers cette nouvelle désignation.
Réactions de l’Associated Press
Juli Pace, rédactrice en chef de l’Associated Press, a déclaré dans un communiqué : « Pour la troisième journée, nos correspondants sont empêchés de couvrir les nouvelles du président. » Elle a ajouté que l’interdiction faite à un journaliste de l’AP d’assister à une conférence de presse entre Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi représente une escalade inquiétante dans les efforts de l’administration pour punir l’Associated Press en raison de ses décisions éditoriales.
Les événements récents
Le conflit a commencé mardi, lorsque le White House a interdit aux journalistes de l’AP d’assister à des événements officiels, y compris la cérémonie d’assermentation du ministre de la Santé et des Services humains, Robert Kennedy Jr..
Cette interdiction s’est poursuivie mercredi, lorsque les correspondants de l’agence ont été empêchés d’entrer dans le bureau ovale. La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Levitt, a justifié cette décision par des « mensonges des médias ».
Critiques et préoccupations
Le choix du White House a suscité de vives critiques de la part d’organisations de défense de la liberté de la presse, qui le considèrent comme une violation flagrante du premier amendement de la Constitution américaine garantissant la liberté d’expression et la liberté de la presse.
Seth Stern, directeur du plaidoyer à la Freedom of the Press Foundation, a déclaré que « punir les journalistes pour ne pas utiliser les mots que le gouvernement préfère est une atrocité du premier amendement ».
Appel à l’action
Pace a également adressé une lettre à la chef de cabinet de la Maison Blanche, Susie Wiles, lui demandant de mettre fin aux restrictions sur les journalistes de l’AP, mais n’a reçu aucune réponse jusqu’à présent. Elle a qualifié l’interdiction faite aux journalistes de couvrir les événements officiels d’ « antécédent dangereux qui pourrait affecter tous les médias » et limiterait considérablement le droit du public à savoir ce qui se passe au sein de son gouvernement.
Solidarité médiatique
D’autres médias ont exprimé leur solidarité avec l’Associated Press. Charlie Stetlander, porte-parole du New York Times, a déclaré : « Nous soutenons l’Associated Press dans son objection à la représaille du gouvernement contre les décisions éditoriales qu’il n’approuve pas. »
Jim Acosta, ancien journaliste de CNN, a également critiqué la décision du White House, affirmant qu’il s’agit d’un test pour voir si l’administration Trump peut échapper à des conséquences pour ses actions.
Implications pour la liberté de la presse
Ce type de mesure est perçu comme une partie d’une stratégie plus large de l’administration Trump visant à restreindre la couverture médiatique critique. D’autres médias, comme CNN, ont déjà été soumis à des mesures similaires durant le premier mandat de Trump, lorsque le laissez-passer du journaliste Jim Acosta a été temporairement suspendu.
Les observateurs craignent que cette approche ne limite la liberté de la presse et n’entrave le rôle des médias dans la surveillance du gouvernement, ce qui pourrait affecter le droit du public à recevoir des informations précises et impartiales.