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Conflit en République Démocratique du Congo : enjeux sous-jacents
Un rapport publié sur le site de l’agence « The New Humanitarian » a révélé que la prise de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, par le groupe rebelle Mouvement du 23 Mars (M23) le mois dernier a intensifié la couverture médiatique internationale de la crise oubliée dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Analyse des motivations derrière le conflit
Le rapport souligne que la plupart des couvertures médiatiques du conflit se basent sur une narration erronée suggérant que l’unique motivation serait le pillage des ressources minérales riches de la région.
Les auteurs de l’article, Christoph Vogel, cofondateur de l’Institut Ibukoteli pour la recherche sur la politique, la gestion et la violence, et Judith Verweijen, professeure adjointe à l’Université d’Utrecht, notent que les récits autour du pillage des minéraux sont souvent embellis. Ils affirment que les partisans de cette thèse avancent que le M23 et ses alliés rwandais ont déclenché le soulèvement pour s’approprier d’importantes quantités de minéraux en République Démocratique du Congo.
Les intérêts économiques en jeu
Les auteurs soutiennent également que les entreprises occidentales de l’électronique ou de la technologie achètent des minéraux associés à des actes de violence, les rendant complices du conflit. Ils avancent que la guerre est alimentée par la compétition autour des « minéraux critiques » nécessaires pour la transition énergétique.
Leurs observations mettent en lumière une vision coloniale persistante, où les producteurs et les consommateurs occidentaux sont perçus comme les arbitres de la souffrance continue dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Complexité des relations géopolitiques
Alors que le retour du M23 en 2021 est corrélé à une forte hausse des exportations de minéraux au Rwanda, les auteurs se demandent ce qui motive réellement ce groupe rebelle. Ils répondent que les motivations incluent des intérêts personnels des leaders du mouvement, des ambitions politiques et militaires, ainsi que des questions d’amnistie pour des actes de violence antérieurs.
De plus, le Rwanda, qui aurait soutenu le mouvement rebelle avec quelques milliers de combattants selon les Nations Unies, exerce une influence sur l’est de la République Démocratique du Congo depuis trois décennies pour défendre ses propres intérêts.
Les implications des politiques commerciales
Contrairement à l’idée reçue que le M23 facilite l’accès du Rwanda aux ressources congolaises, le pays dispose de la capacité d’y accéder indépendamment de son soutien au mouvement ou de l’engagement de ses propres forces dans le conflit.
Le rapport explique que cela est largement dû à des droits de douane réduits qui incitent les producteurs congolais à exporter vers le Rwanda, que ce soit légalement ou illégalement, ce qui signifie qu’ils agissent de leur plein gré, et non sous la menace des armes.
Bien que les exportations officielles d’or du Rwanda aient doublé ces dernières années, la nature de la relation entre le mouvement rebelle et le Rwanda reste floue, selon l’article de « The New Humanitarian » basé à Nairobi.