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Le 17 février, les 355 élèves de la dernière promotion de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM) à Bordeaux ont effectué leur rentrée, impatients de revêtir leur robe noire de magistrat. Située en plein centre-ville, près du tribunal, l’ENM représente une institution prestigieuse. Chaque année, environ 3 000 candidats tentent leur chance, mais seulement 10 % parviennent à intégrer cette école.
Une rentrée marquée par des obstacles
Bien que la rentrée ait été attendue avec enthousiasme, deux élèves, Antoine et Laura (prénoms modifiés), ont failli ne pas y participer. Leur admission a été validée in extremis fin janvier, après une épreuve difficile. Ils ont traversé une situation difficile et opaque, confrontés à des murs de silence et à des semaines d’angoisse.
Le concept de « bonne moralité »
Leur salut a finalement été trouvé grâce à leur persévérance et à une décision du Conseil d’Etat. En effet, la direction des services judiciaires (DSJ) du ministère de la justice avait initialement mis son veto à leur admission à l’ENM à l’automne 2024. Bien que leurs résultats aux concours soient excellents, l’administration a jugé qu’ils ne répondaient pas à la condition de « bonne moralité », un critère aux contours flous mais essentiel pour prétendre devenir magistrat.
Les enjeux de la sélection à l’ENM
Cette situation soulève des questions sur les critères de sélection des futurs magistrats en France. La « bonne moralité » est un concept qui mérite d’être clarifié, surtout lorsqu’il s’agit de garantir la justice et l’équité dans le système judiciaire. L’intégration de candidats ayant fait preuve d’excellentes compétences académiques mais qui se heurtent à des critères subjectifs pose un véritable défi à l’administration française.
Alors que l’ENM s’engage à former les futurs magistrats, la question de la moralité et des critères d’admission reste au centre des préoccupations, tant pour les candidats que pour la société française dans son ensemble.