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Dans un contexte politique tendu, l’ancien président bolivien Evo Morales a déclaré sa candidature pour l’élection présidentielle de 2025, défiant ainsi son inéligibilité. En effet, après avoir occupé deux mandats, il est également confronté à des accusations judiciaires dans une affaire de traite de mineure.
Annonce de candidature et défis juridiques
Evo Morales a fait cette annonce lors d’une conférence de presse dans son fief, au centre de la Bolivie. Bien qu’il ait été contraint de céder le contrôle de son ancien parti, le Mouvement vers le Socialisme (MAS), à une nouvelle direction proche du président Luis Arce, il a révélé qu’il se présenterait sous la bannière d’un nouveau parti, le Front pour la Victoire.
Lors de cette conférence, Morales a déclaré : « Nous avons déjà le parti pour participer aux élections de cette année (…) Maintenant, avec le Front pour la Victoire, nous allons de nouveau gagner les élections nationales ».
Il insiste sur sa volonté de revenir au pouvoir, malgré la décision de la Cour constitutionnelle qui interdit à un président d’effectuer plus de deux mandats.
Contexte économique et politique
La Bolivie est actuellement confrontée à une grave crise économique, exacerbée par une pénurie de dollars et de carburants. Le gouvernement a dû subventionner les importations de carburants, ce qui a conduit à un assèchement des réserves en devises du pays. En 2024, l’inflation a atteint 9,9 %, le taux le plus élevé depuis 16 ans.
Eusebio Rodriguez, leader du Front pour la Victoire, a déclaré : « Nous avons pris cet engagement pour aller de l’avant avec notre pays qui est en train de faire faillite ».
Accusations et soutien populaire
En plus de son inéligibilité, Evo Morales est accusé de « traite » d’une mineure et fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon les allégations, il aurait eu une relation avec une adolescente de 15 ans en 2015, de laquelle une fille serait née un an plus tard avec le consentement des parents en échange d’avantages.
Morales rejette ces accusations, affirmant qu’une enquête similaire a été classée sans suite en 2020, et se présentant comme une victime d’une « guerre juridique » orchestrée par le président Arce.
Malgré les tensions, Morales bénéficie du soutien de nombreux partisans, principalement des paysans indigènes. Depuis l’émission de son mandat d’arrêt, il a choisi de se retrancher dans sa base dans la région du Tropico de Cochabamba, où il est protégé par ses sympathisants.